Sur les 137 pays qui se sont engagés à atteindre la neutralité carbone, seuls 61 ont concrétisé à ce jour leurs engagements par le biais d’une loi ou d’un document politique. Le dernier pays en date à rejoindre les rangs est l’Australie, qui a annoncé viser la neutralité carbone d’ici 2050 quelques jours avant le sommet mondial sur le climat de Glasgow. Mais le plan présenté par Canberra est déjà critiqué, notamment parce qu’il ne prévoit pas d’inscrire cet objectif dans un texte de loi, mais entend plutôt s’appuyer sur les technologies et les consommateurs pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Parmi les nations qui ont pris des engagements concrets, c’est la Finlande qui mène la course vers l’objectif « zéro carbone ». Elle ambitionne d’atteindre la neutralité carbone dès 2035, après avoir annoncé une mise à jour de sa loi sur le climat en 2019. En Europe, l’Islande, l’Autriche, la Suède et l’Allemagne chercheront à atteindre cet objectif d’ici 2040-2045, tandis que la plupart des autres pays engagés ont fixé 2050 comme objectif, comme la France par exemple.
On note toutefois quelques exceptions notables, comme la Chine, l’Inde et la Russie, qui visent de leur côté 2060 pour être neutres en carbone. Ces trois pays figurent parmi les cinq principaux émetteurs de CO2 dans le monde et seule la Chine a pour le moment présenté un document pour atteindre cet objectif. Même si leur contribution aux émissions mondiales est minime, le Suriname et le Bhoutan sont les deux seuls pays déjà neutres en carbone. Ces pays absorbent en effet plus de CO2 qu’ils en émettent, ce qui s’explique parce qu’ils sont encore relativement peu développés et qu’ils possèdent une couverture forestière dense (93 % de la superficie totale du Suriname par exemple).
Si la réduction des émissions de gaz à effet de serre est un élément clé du concept de neutralité carbone, il ne s’agit pas du seul levier dans la lutte contre le changement climatique. Les puits de carbone artificiels ou naturels comme les forêts tropicales jouent également un rôle important pour atteindre cet objectif. La transition vers une société « zéro carbone » doit ainsi s’envisager dans un cadre holistique, comprenant la poursuite des mesures de préservation des habitats naturels, ainsi que le développement des technologies permettant de réduire les émissions et de retirer le carbone de l’atmosphère.
De Tristan Gaudiaut pour Statista