8 janvier 2025 | (Vidéo) Pink Lady, histoire d’une pomme pas comme les autres

Ecrit par Mireille Hurlin le 6 janvier 2025

(Vidéo) Pink Lady, histoire d’une pomme pas comme les autres

Dans l’univers très concurrentiel de la pomme, la Pink Lady tire son épingle du jeu tout de suite après la Golden et avant la Granny Smith. La pomme Australienne a conquis le monde. En France, elle est la 2e pomme la plus consommée après la Golden. La Pink lady est notamment cultivée à Noves et à Sisteron. Il s’en produirait 225 000 tonnes en Europe et environ 100 000 en France.

Alors que la production mondiale de la pomme augmente depuis 1990 pour atteindre les 85 millions de tonnes en 2020 -et contre 67MT en 2010- l’offre est devenue plus importante que la demande. Pour tirer son épingle du jeu ? La forme, la couleur et la saveur de la pomme sont tout l’enjeu de ce marché. La Pink Lady est notamment cultivée chez Benoît Chauvet, à Noves (13) et chez Benjamin Cucchietti à Sisteron dans les Alpes-de-Haute-Provence.

Une filière qui se renouvelle
Plus des 2/3 des producteurs de Pink lady en France ont moins de 54 ans et 96% des producteurs qui partent à la retraite envisagent de céder leur verger à leurs enfants. Pink Lady Europe a développé un réseau de 10 parcelles expérimentales dans 3 pays pour adapter des modes de conduite de production face aux enjeux du changement climatique, la durabilité et la performance des vergers. Objectif : Garantir une production de Pink lady performante et durable pour les années futures.

Où vont les pommes ?
70 à 75% des pommes récoltées sont vendues sous la marque Pink Lady. Les pommes les moins colorées ou abîmées sont destinées à l’industrie de la fabrication de jus et compotes. Les pommes trop abîmées sont orientées vers l’alimentation animale. La gestion des déchets, en filières locales se fait en compostage et méthanisation.

Pink Lady Copyright MMH

Que disent les chiffres ?
La Pink Lady est la 2e pomme la plus consommée en France derrière la Golden. Près de 7,763 millions de foyers l’ont consommée entre juin et novembre 2023. Elle est présente dans 98% des magasins en France. Elle est produite sur 3 bassins de production : Sud-Est, Sud-Ouest et Val de Loire et 3 250 hectares via 630 producteurs, 60 stations de conditionnement et soutient 5 920 emplois dont 2 275 emplois directs.

En Europe
Trois pays la produisent : en France avec 630 producteurs, en Italie au Sud Tyrol, Emilie Romagne avec 2 470 producteurs et en Espagne à Lleida et Girona avec 80 producteurs. Sa prévision de production pour 2024-2025 est de 220 000 tonnes pour 10 000 emplois directs et indirects et 3 910 emplois directs. Les producteurs représentent 59% de l’emploi total.

La Pink Lady en question
Elle se développe 7 mois sur l’arbre et réclame 700 heures de travail par hectare, soit 20% de temps supplémentaire par rapport aux autres variétés. Elle réclame 3 à 5 passages en verger pour ne récolter que les fruits murs à point. Près de 20 à 30% de ralentissement sur les lignes de tri sont nécessaires pour sélectionner les pommes répondant au cahier des charges. Tous les producteurs sont certifiés dans une démarche de production raisonnable PFI (Production fruitière intégrée) ou Bio ou globale. Près de 96% des producteurs ont mis en place des initiatives pour favoriser la biodiversité avec, par exemple, la mise en place de haies et des nichoirs, 91% maintiennent l’enherbement naturel sur leurs parcelles.

Copyright MMH

Le cahier des charges
Les critères de sélection de la Pink lady sont le taux de sucre et l’intensité aromatique, la fermeté pour une texture croquante, l’intensité de la couleur grâce à un ensoleillement maximal et un aspect de la pomme beau et harmonieux. La Pink Lady fleurit tôt et se récolte tard. Elle s’épanouit sur des terroirs où il n’y a pas de gelée lors de la floraison et pas d’humidité lors de la collecte.

La petite histoire
La Pink Lady est née en 1973 à l’initiative du chercheur australien John Cripps qui a pollinisé une Golden delicious avec une Lady Williams. Les premiers arbres sont plantés en Europe en 1994-95, dans le Sud-est de la France puis dans le Val de Loire et le Sud-Ouest. En 1997, pépiniéristes, arboriculteurs et distributeurs se regroupent au sein de l’association Pink Lady Europe rejoints en 1998-99 par des producteurs italiens et espagnols. En 2014 la pomme Pinkids, plus petite, est destinée aux enfants. En 2016, la Fondation Pink lady soutient les projets entrepreneuriaux portés par les femmes.

En savoir plus
D’après la statistique Agreste, Au 1er octobre 2024, la production française de pommes en 2024 est estimée à 1,57 millions de tonnes, en léger recul sur un an (- 1%), mais supérieure à la moyenne 2019-2023 (+ 6%). En septembre, début de campagne de commercialisation, les prix sont à la hausse par rapport à l’année précédente. La Provence-Alpes-Côte d’Azur représente 19% de la production nationale.

https://www.echodumardi.com/economie/video-pink-lady-histoire-dune-pomme-pas-comme-les-autres/   1/1