Patrice Mounier, président de l’UMIH 84 (Union des métiers de l’industrie et de la restauration) tire la sonnette d’alarme, les fournisseurs d’énergie augmentent de manière inconsidérée les tarifs, organisant la flambée des prix du gaz et de l’électricité, bien au-delà de l’impact de la hausse des coûts. Un effet d’aubaine pour engranger des bénéfices hors normes, faisant plier dangereusement l’activité.
Au niveau national, Thierry Marx, patron de l’UMIH et son vice-président Eric Abihssira, en appellent au ministère de l’économie, des finances et de la souveraineté industrielle et économique, via une lettre ouverte à Bruno Lemaire, évoquant, notamment, ‘Une charte de 25 engagements veillant à proposer des contrats dans les meilleurs conditions possibles’ foulée au pied, un acte induisant l’envolée des factures d’énergie que les entreprises de l’hôtellerie et la restauration ne peuvent plus acquitter.
Les usagers otages de leurs fournisseurs.
Un restaurateur à Perpignan a vu sa quittance de décembre augmenter de près de 1 700 % passant de € à 11 792€, soit quasiment son résultat annuel. L’adhérent a trouvé une offre six fois moins chère chez EDF mais Total Énergies lui réclame 250 000€ pour résilier son contrat, rendant les usagers otages de leurs fournisseurs.
La demande du patron de l’Umih au ministre
Au cœur de cette situation inextricable, Thierry Marx demande au Ministre d’imposer un tarif de référence règlementaire du gaz et de l’électricité base d’un contrat d’énergie responsable et une renégociation des tarifs étendue à l’ensemble des PME (Petites et moyennes entreprises).
Une presque ‘bonne’ initiative
La profession soutient la proposition du gouvernement d’un prix moyen garanti de 280€ le MWh en 2023 pour les TPE (Très petites entreprises) de moins de 10 salariés et allant jusqu’à 2M€ de chiffre d’affaires. Avancée qui hélas ne prend pas en compte l’ensemble des établissements regrette le président confédéral de l’UMIH qui se bat pour l’ensemble de la profession.
Reste le défi des résiliations
Thierry Marx milite pour la résiliation automatique, sans frais, de tous les contrats excessifs au profit du contrat énergie responsable. Et dans le cas où les fournisseurs n’obtempéraient pas, de taxer leurs super profits afin d’alimenter le financement du dispositif.
Attention aux mouvements sociaux à venir
«Vous savez que 2022 a été une année difficile malgré une saison excellente, prévient Patrice Mounier, président de l’UMIH 84. On a fini 2022 avec l’inflation, la hausse des matières premières et la crise de l’énergie. On commence 2023 avec les mêmes problèmes et peut-être le retour des manifestations : gilets jaunes, retraites comme cela a été le cas en 2018 et 2019. De fait, L’UMIH avec sa nouvelle présidence confédérale, accompagnée pour la 1ère fois de l’ensemble de ses présidents départementaux multiplie les rencontres ministérielles pour négocier de nouvelles aides mais pas seulement. Notre interprofessionnelle veut changer la donne et entériner de nouvelles avancées, discuter oui mais avec de vraies réponses et des actes.»