« Prospérité commune », c’est l’un des mots d’ordre de la rentrée politique en Chine. Dans une réunion consacrée à l’économie en août, le président chinois Xi Jinping a appelé à une meilleure redistribution des richesses qui puisse « profiter à tous », promettant notamment un « ajustement » des revenus excessifs et une hausse des revenus les plus modestes. Comme le montre notre graphique, l’essor économique fulgurant de la Chine a fortement creusé les inégalités dans le pays ces dernières décennies.
D’après les données du Credit Suisse, les 1 % des Chinois les plus fortunés détenaient plus de 30 % de la richesse nationale en 2020, contre près de 21 % il y a vingt ans. De manière générale, on constate que les inégalités de revenus sont particulièrement marquées au sein des grandes puissances émergentes, mais la Chine est celle où elles ont le plus augmenté depuis le début du siècle. Parmi les BRICS, c’est toutefois en Russie et au Brésil que les inégalités sont les plus fortes : la tranche des 1 % les plus aisés y détenant la moitié (voire plus) des richesses en 2020.
Dans les économies à haut revenu, les États-Unis figurent parmi les pays les plus inégalitaires, avec plus de 35 % de la richesse nationale captée par les 1 % les plus fortunés. En comparaison, cette part s’élève à 29 % en Allemagne, 22 % en France et environ 18 % au Japon. On remarque aussi que la France et le Japon font partie des pays où le niveau d’inégalités de revenus a baissé par rapport à 2000. Néanmoins, cette tendance concernait essentiellement la décennie 2000-2010 et un retour à la hausse a été observé dans ces deux pays après 2010.
De Tristan Gaudiaut pour Statista