Les chiffres donnent le tournis. 7 000 heures de diffusion, 190 pays dans le monde et 12 millions de téléspectateurs. Le temps d’une journée, les terres vauclusiennes ont profité d’un rayonnement mondial sans précédent.
Une prouesse technologique permise par Orange Events, partenaire technique du Tour de France depuis plus de vingt ans. Immersion dans les coulisses de la logistique de la Grande Boucle avec Monsieur Terreaux, éternel passionné. « Le Tour est diffèrent d’autres sports comme le football par exemple, un peu aseptisé. Il y a de l’amour et de la proximité. Disons que cela correspond à 21 matchs joués serrés », ironise Henri Terreaux dans son antre, un car régie faisant office de tour de contrôle.
Mercredi 7 juillet, 11e étape Sorgue-Malaucène, une météo plutôt favorable, aucun incident notable. Comme l’année dernière sur le Mont Aigoual, nous retrouvons un directeur des équipes techniques Orange Events animé d’une passion profonde, conjuguée à une expertise remarquable des technologies. Il virevolte, gesticule dans tous les sens, vous montre son ‘Dashboard’, navigue avec les écrans de surveillance. En plein cœur de ce point névralgique, il vous conte ses anecdotes passées, ses histoires insolites qui font la typicité du Tour de France.
40 techniciens Orange se relaient jour et nuit pour installer 12 tonnes de matériel d’une ville étape à l’autre, et tout ceci en assurant les communications internes, télé et radio au départ, durant la course et à l’arrivée. « Nous arrivons la veille, les 120 camions, les cars régies vont se positionner vers minuit, détaille-t-il. Vers six heures du matin, on attaque les barriérages, le fibrage de chaque camion. Les liaisons sont ensuite opérationnelles. On fait des tests avec le village départ et avec la course ». Chaque jour sur la ligne d’arrivée, les camions viennent s’imbriquer, dans un ordre différent de la veille… Un casse-tête supplémentaire.
Vient ensuite la diffusion de la course à assurer. Les images et sons des médias sont acheminés par un faisceau hertzien (FH). Les caméramans en moto envoient les images et le son vers un hélicoptère qui lui-même renvoie le signal vers des avions à plus haute altitude, signal récupéré ensuite par un récepteur placé en haut d’une grue jaune sur la ligne d’arrivée. Les équipes sont aussi chargées de retransmettre l’arrivée de l’étape, les visioconférences et les interviews des coureurs.
Cars régie, motos, hélicoptères, grue…
Les techniciens Orange sont mobilisés jour et nuit pour assurer le transport, le montage, la mise en route et la maintenance des infrastructures. Chaque jour, ce sont 25km de fibre à installer le matin et à remballer le soir. Nous nous retrouvons rapidement dans un intriguant camion. Atmosphère sombre, écrans lumineux : la concentration est à son comble. Bienvenus chez Globecast, filiale d’Orange, qui s’occupe du rapatriement en direct des images.
Ces dernières sont récupérées, traitées qualitativement et transmises au car de production de France Télévision. Ce dernier renvoie ensuite la réalisation à Globecast qui se charge de transmettre le produit fini par satellite, ce sont les images que vous voyez dans votre salon. Sur les multiples écrans, nous apercevons les captations des hélicos, les caméras privatives d’ASO et France Télévision, NBC, Europost et leurs commentateurs. La voix du réalisateur résonne depuis l’enceinte : « fais-moi un plan sur la moto 1, top ! Hélicoptère numéro 2 preview, prépare-toi ! »
En sortant du car, nous voilà nez à nez avec une étrange girafe jaune perdue dans le ciel bleu. Une grue qui porte des paraboles à 60 mètres de haut. Elles servent de relais entre le car de la SFP, qui récupère les flux vidéo des motos et des hélicoptères, et le car régie de France Télévisions dans lequel le réalisateur sélectionne les images qui passent à l’antenne.
« Parmi nos missions, nous assurons tout ce qui est vidéo-surveillance de bout en bout. Nous formons des personnels de la Garde républicaine et de la mission police à utiliser la console de supervision. Nous posons aussi des caméras de vidéosurveillance aux points stratégiques que sont les différentes entrées, le podium protocolaire, et sur le village départ. » Tout cela est centralisé dans un car, qui fait office de PC sécurité dans lequel il y a un préfet, des représentants de la Garde et de la mission police, qui œuvrent.
Le Dashboard ? Toutes les données y sont compilées dans une logique de contrôle et de supervision. Médias internationaux, nombre de sessions des journalistes, supervision des antennes wifi, contrôle des caméras de surveillance en zone de départ, d’arrivée et salle presse. Au fil des Tours, les équipes Orange se sont adaptées aux évolutions technologiques mais également à celles des médias. Les journalistes qui sont plus nombreux, les photographes qui envoient à leurs agences davantage de photos, en temps réel, ou encore les journalistes de presse écrite qui produisent aussi des contenus vidéos…
40 techniciens mobilisés en Vaucluse
Laurent Caudal et Eric Francon, deux magiciens de la technique en Vaucluse. Pas moins de 40 techniciens sont mobilisés sur l’étape vauclusienne. « Notre équipe a commencé à préparer cette étape il y a 90 jours, expliquent-ils. Nous avons déployé des moyens techniques sur les trois zones: départ, arrivé et village presse, afin d’alimenter les camions Orange Events avec des fibres de notre réseau pour le haut débit. » Leur travail ne se résume pas seulement au Tour. Tout au long de l’année, ces techniciens interviennent sur le réseau au profit des clients Orange, notamment sur la partie fibre et cuivre. Ingénieurs réseaux, techniciens, chef de projet se mobilisent, dans des conditions parfois extrêmes, pour un dispositif inédit, le tout dans le respect des consignes sanitaires.
Accélérateur numérique
Les déploiements des réseaux réalisés à l’occasion du passage du Tour ont, depuis 22 ans, permis à des communes et des lieux d’exception de voir leur connectivité s’enrichir de façon pérenne. Ainsi, 9 relais mobiles 4G et 5 relais 5G seront définitivement installés. Et sur le tracé de cette édition 2021 : 662 communes sont déjà couvertes en 4G, 7 villes étapes bénéficient dès aujourd’hui de la 5G, et 225 communes sont connectées à la Fibre avec Orange.
En Vaucluse, 17 communes sont concernées. Des études sont réalisées 1 an avant le début du Tour de France pour analyser les zones traversées concernant la couverture 4G. L’upgrade technique sur les antennes locales (de 3G en 4G) restent pérennes et profitent aux territoires traversés. « Nous disposons également de relais mobiles permettant de palier à une surcharge de la bande passante », précisent les magiciens de la technique. Quand on vous dit que les moyens sont monumentaux… Rendez-vous est pris l’année prochaine pour une nouvelle édition sportive, aussi bien pour les coureurs que pour les équipes Orange…