Plusieurs fédérations professionnelles et représentants patronaux de Vaucluse viennent de lancer un appel à une liste d’union à l’occasion de la prochaine élection de la CCI de Vaucluse.
Les représentants vauclusiens de l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM), de l’Umih (Union des métiers et des industries de l’hôtellerie), de l’U2P (Union des entreprises de proximité), de la Fédération du bâtiment et des travaux publics, de la Fédération des commerçants et artisans d’Avignon, du syndicat des pharmaciens de la branche FSPF (Fédération des syndicats pharmaceutiques de France) et de l’association des commerçants de la zone de la Cristole à Avignon viennent d’appeler à la constitution d’une liste d’union patronale lors de l’élection de la CCI (Chambre de commerce et d’industrie) de Vaucluse qui se déroulera du 28 mai au 10 juin prochains. En justification de leur démarche, ces derniers ont rappelé les difficultés que rencontre la CCI 84 depuis 2 ans avec le blocage de son fonctionnement faute de majorité pour voter le budget annuel. Une situation qui a entraîné une mise sous tutelle renforcée en mai 2018, puis une suspension des instances en octobre de la même année avant d’aboutir à une dissolution en décembre dernier.
■ Image dégradée en région
« Tout cela a débouché sur une image dégradée au sein même de l’institution et plus particulièrement à la CCIR (Chambres de commerce et d’industrie de région) avec une absence des élus, donc plus de représentation du Vaucluse, et une absence d’arbitrage budgétaire en faveur de notre territoire. Nous ne voulons plus revivre le même scénario que celui des élections 2016 et ses conséquences désastreuses pour le Vaucluse », préviennent ceux qui bénéficient également du soutien de Michel Bernard, président du Rassemblement pour la modernité de l’économie (RPME), ainsi que de Luc Crespo, responsable du développement régional d’Auchan. Faisant clairement allusion au combat sans merci auquel se sont livrés Jacques Brès, président de l’UP-Medef 84, et Bernard Vergier, président de la CPME (Confédération des petites et moyennes entre- prises) de Vaucluse, pour obtenir la présidence de la CCI 84* ceux qui appellent à l’union estiment qu’un nouveau duel conduirait à la fin de la Chambre de commerce vauclusienne. Ce n’est donc pas un hasard si cet appel à l’union a été lancé moins de 48h avant l’assemblée générale de la CPME.
■ « L’un est sage, l’autre est sourd »
En effet, si Jacques Brès a déjà fait savoir qu’il était prêt à jeter l’éponge, il n’en est pas de même pour Bernard Vergier. « Jacques Brès a fait preuve de sagesse bien qu’il soit un homme passionné », constate Christian Pons, président du BTP vauclusien.
« L’idéal serait que les deux se retirent et que l’on puisse passer à autre chose en laissant le champ libre à une nouvelle équipe, espère Patrice Mounier, président de l’Umih. Cela permettra ensuite de mener une campagne simplifiée qui ne coûtera rien. »
Pas sûr pourtant que le message soit entendu au grand dam de Claude Tummino, président de l’association des commerçants de la zone de la Cristole : « Il faut cesser ces gamineries en acceptant de passer la main mais, à ce jour, l’un est sage, l’autre est sourd ».
« Cela ne veut pas dire que la CPME doit être tenue à l’écart, insiste Christian Pons. Bien au contraire. Notre territoire ne peut plus se permettre de querelles fratricides personnelles. C’est pour cela que nous appelons de nos vœux une liste unique de rassemblement. »
« Il nous faut bâtir, et non diviser, une CCI qui soit au services des entrepreneurs, animée par le bien commun et composée de représentants de talent dont l’expérience n’est plus à démontrer et en faisant abstraction du passé. Pourtant, en attendant, on ne parle malheureusement que de deux hommes et pas de ce que peut faire la Chambre de Vaucluse pour soutenir les projets, le développement et l’emploi », regrette Gilbert Marcelli, président de l’UIMM 84.
La transmission des listes électorales à la Préfecture est prévue avant le vendredi 27 mars, date à laquelle elles seront publiées, qui pourront faire l’objet de recours devant la commission d’établissement des listes électorales.
D’ici là, chaque structure patronale ou fédération professionnelle locale devrait réunir à tour de rôle son conseil d’administration afin d’évoquer sa position dans le cadre de cette élection consulaire. « Si la situation ne nous convient pas, rien ne nous empêchera de nous abstenir afin de ne pas participer au massacre général », annonce déjà Christian Pons.
*Cumulant autant de sièges que la liste de l’UP-Medef de Jacques Brès (17 sièges) grâce à une alliance avec l’Ucav (Union des commerçants de Vaucluse – 5 sièges), Bernard Vergier et la CPME (12 sièges) avait été élu après 3 tours de scrutin au bénéfice de l’âge.