A l’occasion de la 18e édition des Assises nationales du centre-ville qui s’est tenue la semaine dernière à Avignon, la CCI de Vaucluse a signé une convention l’association Centre-Ville en Mouvement organisatrice de l’événement.
Philippe Laurent, président de l’association Centre-Ville en Mouvement et maire de Sceaux, et Gilbert Marcelli, président de la CCI de Vaucluse, ont donc paraphé cet accord faisant de l’organisme consulaire vauclusien le 682e adhérent de cette structure s’étant donnée pour but de fédérer l’ensemble des acteurs des centres-villes (maires, élus au commerce, à l’urbanisme…managers de centre-ville, responsables Action Cœur de Ville…) afin de travailler sur le renouveau des cœurs de villes.
« Depuis notre création en 2005, l’association a toujours voulu nous lier avec les chambres consulaires », explique Philippe Laurent .
« Nous sommes tous concernés par le commerce de centre-ville, notamment les EPCI, les villes et les chambres de commerce et d’industrie dont ces dernières comptent dans leur rang le gros des bataillons de l’entrepreneuriat », rappelle pour sa part Gilbert Marcelli.
Cet accord a été aussi l’occasion pour ce dernier rappeler les principales attentes des commerçants afin de valoriser leur travail en centre-ville : « Le renforcement du dialogue avec les élus notamment avec les maires qui constituent leur interlocuteur privilégié, la simplification administrative et les aides financières. »
Favoriser l’implantation de commerces mais aussi d’habitants
« Il faut aussi contribuer à faciliter l’implantation des commerçants de centre-ville, insiste le président de la CCI de Vaucluse. Le principal obstacle, on le connaît, c’est le montant des loyers souvent prohibitifs qui découragent les candidats à la création ou la reprise d’un commerce. Il existe cependant des véhicules permettant de lutter contre cela : ce sont les sociétés dites ‘Foncières’. Globalement, ces structures juridiques autour desquelles viennent s’agréger des acteurs de l’habitat social, des CCI, ces collectivités, des EPCI favorisent notamment la réhabilitation des bâtiments ainsi que le relogement dans les étages des travailleurs. Elles remettent l’habitant en cœur de ville tout en permettant, dans les rez-de-chaussée, la création de commerces revendus à des prix adaptés ou loués à des tarifs équilibrés et éventuellement évolutifs pour favoriser l’implantation des commerçants. En ce qui concerne Avignon, j’entends que la CCI adhère à ce projet aux côtés de la Ville, de la banque des territoires et de Grand Delta habitat, acteur majeur, s’il en est, dans ce domaine. »
« L’image d’une ville dépend étroitement de son niveau de sûreté et de propreté. »
Gilbert Marcelli, président de la CCI de Vaucluse
Mobilités douce, sécurité et propreté
Côté mobilité et accessibilité, le président de la CCI 84 milite pour des solutions de mobilités douces pour désengorger les centres-villes avec, pourquoi pas pour la cité des papes, « la mise en place de navette fluviale, voire de téléphériques à l’exemple de certaines villes dans lesquelles sont déjà implantés ces systèmes de circulation écologique. »
« Deux autres facteurs importants contribuent à la revitalisation de nos centres, poursuit Gilbert Marcelli. Le premier, sur lequel nous avons peu de prise, c’est celui de la sécurité. Nos clients, nos visiteurs doivent pouvoir se promener dans nos centres-villes en toute sécurité sans être importunés par la marginalité ou la délinquance. Le second, c’est celui de la propreté. L’image d’une ville dépend étroitement de son niveau de sûreté et de propreté. »
Airbnb dans le collimateur
Autre motif d’inquiétude, la prédominance du e-commerce ainsi que la multiplication des offres Airbnb qui entraîne la disparition progressive des commerces traditionnels. « Ces meublés touristiques contribuent à la pénurie de logements et sont aussi en train de ‘transformer l’armature commerciale dans les centres’ avec le changement de population qu’ils engendrent : les magasins de décoration, les fleuristes, les commerces de bouche cèdent progressivement la place à des enseignes de plats à emporter. C’est une vraie alerte », expliquait il y a peu Cécile Helle, maire d’Avignon, également présente lors de la signature de la convention entre la CCI et Centre-Ville en Mouvement.
« Pour favoriser l’appartenance et l’appropriation des centres-villes, acquiesce le président de la CCI de Vaucluse, il faudra bien en venir également à réglementer plus sérieusement les activités locales types Airbnb qui concurrencent déloyalement nos hôteliers et qui contribuent à faire de nos centres-villes, aux mieux des parcs naturels, au pire des réserves. »