Les tarifs douaniers supplémentaires instaurés par l’administration Trump devaient officiellement entrés en vigueur ce mercredi 9 avril 2025 contre près de 60 pays. Pour la plupart ils ont été cependant suspendus depuis pour une durée provisoire de 90 jours. La Chine est la plus touchée, avec un taux total qui a finalement été porté à 104%, suite à la riposte de Pékin à l’offensive protectionniste américaine. Comme le détaille notre carte, la plupart des pays les plus durement visés sont situés en Asie, en Europe et en Afrique – les surtaxes fixées variant par exemple de +40 à +50% au Myanmar, Sri Lanka, Vietnam, Madagascar, Laos, Cambodge et Lesotho, et de +20 à +30% pour les pays de l’Union européenne, le Japon, l’Inde, l’Algérie et l’Afrique du Sud.
Washington n’avait jamais érigé de telles barrières douanières depuis 1930 et l’imposition des droits de douane Hawley-Smoot, quelques mois après le krach de 1929. La méthodologie utilisée par la Maison-Blanche pour fixer ces droits de douane exorbitants a soulevé les interrogations et les critiques de nombreux observateurs et économistes, dont le prix Nobel Paul Krugman. En outre, des incohérences ont été relevées sur la liste des territoires visés, sur laquelle on trouve par exemple des îles inhabitées appartenant à l’Australie (îles Heard et MacDonald).
Enfin, certains pays, comme le Canada et le Mexique, sont déjà soumis à un régime spécifique et échappent à ces tarifs additionnels. Ils sont néanmoins déjà visés par des droits de douane sur certains produits et n’échappent pas aux 25% de taxes supplémentaires sur les automobiles fabriquées à l’étranger. D’autres pays, comme la Russie, la Biélorussie, Cuba ou la Corée du Nord, ne sont pas non plus concernés, car ils font l’objet de sanctions américaines, ce qui, d’après la Maison-Blanche, entrave déjà tout commerce significatif. Pourtant, selon les données américaines, les États-Unis ont importé pour environ trois milliards de dollars de biens russes en 2024 et en ont exporté pour 500 millions de dollars.
Malgré un léger rebond mardi soir, les marchés boursiers du monde entier restent actuellement très inquiets des répercussions de cette guerre douanière initiée par les États-Unis (voir ci-dessous).
Les tarifs douaniers de Trump plombent les marchés boursiers
Malgré un léger rebond mardi soir, les marchés boursiers du monde entier restent toujours très inquiets des conséquences de la guerre commerciale initiée par l’administration Trump, dont les nouveaux tarifs douaniers record sont entrés en vigueur ce mercredi 9 avril.
Comme le retrace notre infographie, les marchés mondiaux se sont effondrés à la suite de l’annonce de cette offensive douanière américaine le 2 avril. Les répercussions de ce séisme commercial se sont fait ressentir partout autour du globe, de l’Asie à l’Europe, mais en particulier aux États-Unis, où l’impact est pour le moment le plus lourd. Sans surprise, le marché boursier américain a fortement dévissé la semaine dernière, les actions américaines perdant des milliers de milliards de dollars de capitalisation boursière et signant leur pire semaine depuis le krach du Covid-19 en mars 2020.
Jusqu’à présent, la politique « America First » de Donald Trump a eu un impact dévastateur sur les actions américaines. Le soir du 8 avril, l’indice S&P 500 avait chuté de 17 % depuis le jour de l’investiture (cours de clôture du 17 janvier), car les marchés financiers craignent que les politiques de l’administration Trump ne fassent grimper l’inflation, n’érodent la confiance des consommateurs et ne provoquent éventuellement une récession cette année.
De Tristan Gaudiaut pour Statista