À un parterre d’invités venus de toute la France, Isabel Ferrando a officiellement présenté sa fille Guillemette Giraud Ferrando qui va progressivement lui succéder à la tête du domaine qu’elle a créé en 2000. À l’époque, elle avait quitté le monde de la banque pour s’installer au Chemin Saint Préfert avec son mari, Germain Giraud, et Guillemette, alors âgée de 5 ans. Et elle a étudié les galets roulés, safres, sables ocres qui font la richesse des 32 hectares du sous-sol de sa propriété à Châteauneuf, mais aussi la vinification, l’élevage des vins et la magie des assemblages.
Depuis, Isabel Ferrando a travaillé, elle s’est battue bec et ongles. Sa devise : « Ardet in hostem » (le combat accroît mon ardeur). Elle a su s’imposer dans ce monde d’hommes, elle est plébiscitée par la critique et collectionne les récompenses. Dès 2003, Robert Parker, l’auteur du dictionnaire éponyme titrait : « A star is born » et en 2007 il attribuait la note maximale de 100/100 pour l’un de ses vins. À l’automne dernier, la Revue des Vins de France la mettait à la une en la surnommant « La Papesse de Châteauneuf-du-Pape. »
Elle qui élève ses vins en amphores de terre cuite, foudres de chêne et cuves béton, qui a investi plus de 3M€ pour une superbe cave de vinification bleue et acier, exporte 75% de ses 60 000 bouteilles dans 48 pays, sait que la consommation évolue. « Nous nous adaptons avec des rouges moins rustiques, plus frais et plus fruités. Et comme le blanc connaît un réel engouement, nous avons sorti un vin de France à 13° très prisé par les jeunes notamment et qui s’arrache (plus de 10 000 bouteilles vendues). Il s’appelle « Stella ducit », qui est la devise de la commune du Thor, d’où était originaire le papa de Guillemette et qui signifie ‘L’étoile nous guide’ en latin. »
Guillemette Giraud Ferrando, née à Carpentras il y a 26 ans, a grandi entre barriques et tonneaux, mais au départ, elle n’avait pas vraiment envie d’y passer sa vie. Partie à Paris-Dauphine pour faire ses études, hypokhâgne et khâgne, elle enchaînera avec Londres et Berlin pour peaufiner un master en management, puis un BTS de viti-œnologie à Beaune, au cœur de la Bourgogne, au pays des Brouilly et Romanée-Conti. Bardée de diplômes, elle parfait ses connaissances chez les vignerons de la Napa Valley en Californie et en Afrique du Sud où nos cépages (Chardonnay, Pinot, Cabernet-Sauvignon, Merlot) font de magnifiques vins.
Avec la crise sanitaire, confinement oblige, Guillemette est revenue à la maison, à Saint Préfert, a donné un coup de main, s’est finalement prise au jeu et a décidé de travailler avec sa maman, ce qui a forcément ravi Isabel Ferrando.
Du coup, la transmission s’est organisée en douceur. « Isabel atteignait les sommets, Guillemette va tutoyer les étoiles », a écrit un critique. Bon sang ne saurait mentir. Lors de la présentation de sa fille aux dizaines d’invités triés sur le volet, Isabel Ferrando a parlé de ses cuvées, ‘Colombis’, ‘Collection Charles Giraud’, ‘Clos Beatus’, ‘Cuvée spéciale Vieilles Clairettes’, qui vont de 30€ la bouteille jusqu’à 600€ pour la ‘F 601’, du numéro de la parcelle où poussent des vignes 100% Cinsault. « Je sais, c’est fou, c’est indécent », reconnaît Isabel Ferrando. « Mais quand on aime, on ne compte pas », a répondu dans l’assistance un fan venu de Nîmes. Il explique : « Je m’intéresse au Saint Préfert depuis qu’elle a commencé. Elle travaille merveilleusement ses vins, j’ai toute sa série depuis 2007 et je suis emballé, totalement conquis », confie-t-il. Du coup, il est même prêt à acheter un jéroboam (soit x4 bouteilles) à 2 400€.
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