Les Ateliers Reynier ébéniste fabriquent des objets autour de l’ébénisterie depuis trois générations. Après 60 ans d’exercice, l’entreprise familiale basée à Carpentras continue à proposer du sur-mesure à ses clients, particuliers, monuments historiques, entreprises. François, de la troisième génération, gère désormais avec pour volonté de maintenir le chiffre d’affaires dans un souci de qualité optimale apportée à sa clientèle.
L’histoire commence dans les années 1950. Serge Reynier, le grand père, a appris son métier à Carpentras dans les entreprises Vincent. Il a ensuite lancé son affaire d’ébénisterie au Maroc dans les années 50. Il revient dans la capitale comtadine en 1960. L’entreprise grandit. Jean-Philippe, son fils, commence à travailler avec son père, en 1972. François, de la troisième génération, commence à son tour à pratiquer en 2001. Le savoir-faire propre à ce métier d’ébéniste s’est perpétué.
« J’aime ce métier. Notre objectif est d’apporter une qualité irréprochable à notre clientèle qui est désormais principalement étrangère. Nous réalisons en effet de très beaux chantiers sur le Vaucluse mais également sur toute la France. Nous devons être irréprochables sur les produits que nous fabriquons et le service apporté », explique François Reynier.
« Je préfère développer qualitativement le travail auprès de clients. »
François Reynier
Tenir le chiffre d’affaires
« Mon objectif n’est pas de ne pas rechercher la croissance du chiffre d’affaires à tout prix. Je préfère développer qualitativement le travail auprès de clients. Cela permet par ailleurs d’optimiser la rentabilité » explique François Reynier. L’entreprise a en effet un carnet de commandes qui est pilotée à l’avance sur l’année pour une bonne gestion des chantiers. Le chiffre d’affaires est avant tout bridé en croissance par le manque de main-d’œuvre. Nous ne cherchons pas de nouveaux clients. En revanche nous avons la ferme volonté de n’en perdre aucun et de continuer des chantiers avec eux. »

De gros soucis de recrutement
Comme de nombreux autres secteurs économiques, l’ébénisterie connaît de gros soucis de recrutement. « Nous cherchons depuis plusieurs années des ébénistes, des agenceurs et des menuisiers, poursuit François Reynier. Ceci a été un frein au développement de notre activité car le carnet de commandes a toujours été plein et nous aurions pu faire davantage de chiffre d’affaires avec des équipes renforcées. La difficulté de notre entreprise est que nos salariés embauchés ont besoin d’une année de savoir-faire. Ils deviennent véritablement opérationnels à 100% au bout de cinq ans. Nous avons en effet un cahier des charges auprès de clients très exigeants. Nous avons récemment embauché des quadras et des quinquas en reconversion, sans expérience du métier. Cela est particulièrement compliqué pour les attirer car nous ne pouvons pas leur assurer au départ un salaire assez élevé. En revanche, pour l’avenir, notre métier aura toujours besoin de salariés qui travaillent avec leurs mains, avec un vrai savoir-faire. L’intelligence artificielle ne sera pas une concurrence pour notre secteur d’activité. »



Une clientèle haut de gamme
L’ébénisterie Reynier travaille de plus en plus avec une clientèle aisée, principalement étrangère, dans le Vaucluse et aux alentours principalement. Elle travaille en étroite collaboration avec des architectes et des décorateurs. A Avignon, sur l’île de la Barthelasse précisément, l’entreprise réalise régulièrement des ouvrages pour le Mas des Poiriers et sa propriétaire américaine Shauna Varvel.
« Notre métier aura toujours besoin de salariés qui travaillent avec leurs mains. »
« Nous avons réalisé un local pour un spa ainsi qu’une balançoire de jardin. J’ai dessiné le prototype et fait une proposition. Cette partie de mon travail est une réelle passion », confie François Reynier. L’entreprise se spécialise de plus en plus dans les ouvrages en ébénisterie extérieure, comme des patios. Elle en réalise actuellement un en vieux bois de chêne de 300 ans pour un riche client. « Nous nous approvisionnons dans d’une société de bois de Haute-Savoie qui importe ces chênes qui ont plusieurs centaines d’années de l’Europe de l’Est, venant d’anciens bâtiments démantelés. Il n’en existe pas en France. »
L’atelier Reynier en chiffres
– CA : 1,2M€ en 2024 (idem en 2023)
– 461 clients
– 48 essences de bois
– 12 salariés dont 5 femmes (effectif féminin supérieur à la moyenne dans le secteur du BTP)
Une démarche écologique
L’ébénisterie Reynier a réalisé une démarche écologique, à savoir l’installation sur le toit de son atelier de panneaux photovoltaïques en 2023. « L’investissement de ce projet était conséquent, autour de 110 000€. Nous sommes ravis de ce projet qui, entre l’économie d’énergie et la revente d’électricité à EDF, nous fait gagner environ 1 600€ par mois. Le retour sur investissement se fait sur un laps de temps court, sept ans. C’était pour nous une nécessité et volonté écologique. Nous avons installé 600m² de panneaux photovoltaïques, côté sud sur les toits de notre atelier. Cela nous permet d’être en autonomie à 100% de notre consommation d’électricité qui est importante. La production est de 110KW. Nous avons contracté un emprunt 1 400€ sur sept ans. L’installateur est Sébastien Dufour, dont la société SD photovoltaïque est à Bédarrides, avec des panneaux 100% français. »
Pour continuer cette démarche écologique et environnementale, l’entreprise a incité ses employés à avoir des véhicules électriques. Elle a ainsi mis à disposition deux bornes de recharge sur son site. À ce jour, cinq salariés sur 15 au total ont un véhicule électrique.
Olivier Muselet

Quelques chantiers réalisés
– Villa Saint-Ange, hôtel 5 étoiles Aix-en-Provence (10 650 h de travail)
– Devanture de la joaillerie Cartier, place Vendôme à Paris
– Tambour d’entrée de Notre-Dame-des-Doms à Avignon
– Hôtel de la Mirande à Avignon, murs en boiserie
– Agencement du Novotel d’Avignon-nord
– Restauration d’une sacristie à Jérusalem