Vous en rêviez ? Il l’a fait ! Quoi ? Trouver une solution au dernier kilomètre. Vous savez, la réception de votre colis pile à votre porte au jour et à l’heure dite, y compris le dimanche et les jours fériés. L’idée ? Elle provient de cet entrepreneur installé à Saint-Laurent-des-Arbres qui met en lien utilisateurs de la route avec les particuliers en attente de colis. Et bingo, ça va cartonner !
Le concept ? Créer du lien entre les utilisateurs de voiture et les particuliers en attente de la livraison de leur colis tous les jours y compris les jours fériés. La solution ? L’appli Tut-tut. Particuliers et coursiers-livreurs s’y inscrivent, sont mis en relation et le colis est livré à une date, à une heure et à un lieu précis. L’appli promet que toute la France soit accessible d’ici la fin de l’année, territoires urbains ou ruraux compris qu’il s’agisse de besoins ponctuels comme la livraison d’un canapé comme des courses tout près de chez soi et jusqu’à un rayon de 200 km. L’autre idée géniale ? Outre le fait que l’on peut suivre l’acheminement de son colis sur son smartphone, on peut, de la même manière l’envoyer.
Ils sont trois à être concernés
Qui est concerné ? L’entreprise ou le commerçant, le coursier-livreur et, -et c’est nouveau- les collectivités ? Pourquoi elles ? Pour se faire les ambassadrices de ce service de livraison externalisé, capable de booster la fréquentation des commerces de proximité. Ce qui, d’ailleurs, était l’idée initiale de Vincent Chabbert pour la création de cette plate-forme collaborative. L’idée fondatrice ? Créer un écosystème où les habitants peuvent à la fois être expéditeurs, coursiers-livreurs et destinataires, tout en générant un petit complément de revenu, pas plus de 500€ par mois puisque 70% du prix de la course revient au livreur. C’est la raison pour laquelle Tut-Tut souhaite entrer en contact avec les managers de centre-ville ou les responsables du commerce des villages, villes ou communauté d’agglo.
Tut-Tut mode d’emploi
1, Les demandes de livraison se font sur le site Tut-Tut.com. Pour les professionnels un espace pro est mis à disposition gratuitement. 2, Dès que la demande de livraison est validée, l’offre de course est envoyée à tous les particuliers vérifiés qui sont inscrits sur l’application Tut Tut dont le profil correspond aux critères (type de véhicule, localisation, disponibilité…) 3, Le premier coursier-livreur à accepter la course se présentera en boutique pour collecter le colis grâce à un code collecte qui lui sera communiqué sur place. 4, En saisissant ce code, un sms automatique est envoyé au destinataire pour l’informer de la prise en charge et du temps qui le sépare de son colis. Exemple ? «Richard P. vient de collecter votre colis à ‘Avignon’, il est en route. Le temps du trajet est estimé à 23 min. Communiquez le code 1234 à Richard P. pour valider la livraison. En cas de besoin, vous pouvez joindre Richard P. au 06…….» 5 La saisie du code de réception valide la course, déclenche le paiement de l’expéditeur (Commerçant ou destinataire) et du coursier livreur.
Mon parcours ?
«Tout petit déjà, après l’école, j’allais travailler. Alors que nous habitions à la campagne, j’allais aider l’agriculteur à ramasser les légumes et en contrepartie, j’avais le droit de conduire le tracteur. A 10 ans, j’ai payé mon premier portable en allant vider, le mercredi, les camions sur le marché de Bagnols-sur-Cèze. J’étais passionné de sport auto, de karting, mais je n’avais pas les moyens de pratiquer ces sports, or, lors de mon stage de collège j’ai pu entrer au pôle mécanique d’Alès. Le mercredi, le week-end, lors des vacances scolaires j’allais y travailler pour, toujours en contrepartie, faire un tour ou deux de karting.»
L’avenir ? On se le trace soi-même
«Ma force ? Aimer me lever le matin pour faire quelque chose. Mon cursus ? Un BEP hôtellerie. Etais-je déjà attiré par l’hôtellerie ? Je n’avais pas plus de conviction que cela. Mon père me disait qu’il y aurait toujours du travail dans cette branche. J’ai commencé en faisant une saison en tant que commis de cuisine, puis de l’intérim. J’avais 18 ans, je commençais à gagner de l’argent, j’avais la voiture. J’étais content. Un jour, je suis entré dans un hôtel Mercure comme commis de cuisine et plonge, j’y suis revenu plusieurs fois puis ai décroché un contrat de commis de cuisine, pour ensuite devenir chef de partie. Le chef de cuisine a été licencié en pleine saison, le second est parti par solidarité. Je me suis retrouvé tout seul en plein été, à la tête de la cuisine et là je me suis débrouillé. Il fallait être organisé, passer les commandes, j’ai appris et à la fin de la saison mon directeur a dit : ‘on va recruter quelqu’un’. Je lui ai dit ‘non, j’ai fait le boulot, je reste !’ Il a dit ‘banco’. J’ai fait tous les postes du restaurant, suis devenu réceptionniste, ai fait du commercial, ai été responsable technique…»
Toujours progresser
«A 21 ans, je suis devenu directeur-adjoint dans un établissement parisien. Deux ans après, mon directeur me rappelait pour prendre la direction du Mercure et de l’Ibis de Cavaillon. Une holding privée de Valence m’a remarqué et recruté pour manager des directeurs puis devenir directeur des opérations du groupe d’hôtel. Ma formation ? En dehors des formations obligatoires sur l’hygiène pour l’alimentation, ou veilleur de nuit –ce qu’exigeait le groupe Accor, j’ai tout appris sur le tas. A quoi dois-je ma réussite ? Je me lève très tôt le matin et je veux tout savoir. J’ai l’esprit ouvert. Ce que je disais à mes équipes ? -Je dirigeais plus de 200 personnes en janvier dernier- : Rien n’est impossible, faites votre boulot et on vous remarquera. Faites-en un poil plus, restez 5 minutes de plus pour apprendre une nouvelle chose, poser une question et vous sortirez tout de suite du lot. C’est réel, je ne leur vendais pas du rêve.»
Et puis j’ai basculé… dans l’entrepreneuriat
«L’idée de mon concept ? Elle m’est venue sur la route, lorsque j’allais d’un établissement à l’autre. Pourtant, mon avenir, à moins de 30 ans dans l’hôtellerie restauration était tout tracé. Simplement j’avais cette idée de messagerie faite par des conducteurs sur leur propre trajet et je ne m’en débarrassais pas. Je m’en suis ouvert à mon directeur-général qui m’a dit : «Tout le monde a des idées et de bonnes idées mais peu sont capables de parier dessus, que décides-tu ?» Alors j’ai décidé de foncer. J’ai commencé par écrire mon projet, à en parler autour de moi : Réseau Entreprendre Rhône-Durance, Terres de Vaucluse, BPI France (Banque publique d’investissement), tout le monde acquiesçait à cette idée. Aujourd’hui nous sommes prêts et agiles car s’adapter est le nerf de la guerre.»
Le mot du parrain
C’est Fabien Hernandez, à la tête de ARG Solutions et Boutigo qui ‘coache’ Vincent Chabbert le fondateur de Tut-Tut. Le premier est le parrain et le second lauréat du Réseau Entreprendre Rhône-Durance installé à Avignon. «Nous nous voyons de une à deux fois par mois. Il m’appelle dans les moments d’euphorie et aussi de doute. Cela lui permet, comme tout dirigeant, de se sentir moins seul, face à des décisions à prendre et de s’appuyer sur quelqu’un qui lui donne un peu de temps. C’est toute l’essence de la démarche du Réseau entreprendre. Cet accompagnement est d’autant plus important qu’il a lancé son application, tut-tut le 26 avril. Nous sommes également proches du fait que chez ARG solutions nous développons des applications, des logiciels et des sites Web sans toutefois, par souci d’éthique –c’est une règle immuable du Réseau entreprendre et des parrains, de ne jamais travailler ensemble. Nous conversons sur l’aide à la décision, les choix techniques, de stratégie commerciale.»
C’est intelligent
«Je crois beaucoup en son projet et son application va cartonner puisque dès le début, beaucoup de coursiers se sont inscrits sur la plateforme et que la demande d’un transport de colis est happée en seulement quelques secondes, détaille Fabien Hernandez. Maintenant, il entre en exploitation. Outre les partenariats possibles avec les commerçants de grands donneurs d’ordre et enseignes qui le sollicitent, il ajuste sa stratégie commerciale. La force du réseau Entreprendre ? Avoir conçu une vraie organisation autour de cet accompagnement avec des indicateurs propres à l’activité du lauréat mais aussi à la qualité de l’accompagnement. Moi ? Je me régale parce que c’est passionnant et concret. Lors de nos soirées nous nous rencontrons entre chefs d’entreprise, repreneurs, créateurs, partageant nos expériences. Nous sommes dans un réseau d’entrepreneurs qui a, surtout, une vraie vocation : créer de l’emploi. C’est la raison pour laquelle j’ai adhéré au réseau Entreprendre.»
Le réseau Entreprendre Rhône-Durance
Réseau Entreprendre Rhône Durance, créé à Avignon en 2003, regroupe 150 membres et lauréats, accordant des prêts d’honneur à des porteurs de projet à taux 0, sans garantie et à condition de créer 5 emplois à 3 ans, tout en assurant, pendant 3 an, l’accompagnement du lauréat par un chef d’entreprise avec des résultats significatifs car 82% des lauréats sont toujours en activité à 3 ans et créent, en moyenne, 13 emplois à 5 ans.
En 2020, le Réseau Entreprendre-Rhône-Durance a accompagné 11 entreprise lauréates : 6 créations, 3 reprises, 2 développement, soulevé 430 000€ de prêt d’honneur, soutient 43 lauréats en cours d’accompagnement, accueille 91 membres, 48 accompagnateurs et 110 emplois sauvegardés à 3 ans pour la promotion 2020.
Réseau Entreprendre compte 130 associations en France et à l’étranger, créé en 1986, il réunit 14 500 chefs d’entreprise bénévoles. Sa mission ? Faire réussir les créateurs, repreneurs, développeurs de futures PME/ETI (Petites, moyennes entreprises et entreprises de taille intermédiaire) par un accompagnement humain et financier réalisé par des chefs d’entreprise en activité pour créer de l’emploi durable.
Contact 04 90 86 45 59 rhonedurance@reseau-entreprendre.org & www.reseau-entreprendre.org/rhone-durance