1925 – 2025 : il y a 100 ans, avait lieu l’érection du Pontet en commune, la plus jeune et 151e commune de Vaucluse. L’occasion pour Joris Hébrard, son maire actuel de dresser le bilan de ses 11 ans de mandats lors des traditionnels vœux à ses administrés. Pour Avignon, c’est la seconde fois que la ville est amputée d’un de ses quartiers après Morières en 1872.
« L’érection d’une commune » : Le terme peut étonner… Mais il est employé dans le Journal Officiel du 19 février 1925 pour annoncer que ce quartier de près de 11 km2 s’émancipait d’Avignon. Tout comme Morières auparavant, un autre quartier de la cité des papes à avoir fait scission en 1872, les raisons évoquées à cette volonté d’autonomie « furent l’éloignement du chef-lieu et les difficultés de communication ».
Lors de ce départ il y a un siècle, Avignon a perdu 2 407 habitants. La cité des papes a également abandonné tous ses biens communaux (bâtiments affectés à l’état-civil, au bureau de Poste, à l’exercice du culte, au lavoir public…). En retour, la nouvelle commune du Pontet a pris à sa charge une partie des dettes constituées par les emprunts via le paiement d’une annuité d’environ 40 000 francs.
« Sur le patrimoine des pauvres, le Bureau de Bienfaisance allouera au Pontet une somme de 1 500 à 2 000 francs, représentant le vingtième des revenus annuels des pauvres, peut-on aussi lire dans les articles de presse de l’époque. Dans ce chiffre, bien entendu, n’est pas compris le rendement de la taxe sur les spectacles, sur lequel la nouvelle commune perd tous ses droits. Le droit au lit de l’hôpital d’Avignon et les charges correspondantes seront également réparties selon la population. La nouvelle commune ne fonctionnera pas avant les élections municipales du 3 mai 1925. »
100 ans plus tard, les vœux du maire
Un siècle plus tard, à l’occasion de la nouvelle année 2025, Joris Hébrard, le maire actuel, a présenté ses vœux aux centaines de citoyens invités à Fargues et évoqué ce centenaire de la ville.
« Notre commune est née en 1925, mais notre histoire remonte, d’après certains documents historiques à 1 507 avec la construction d’un petit pont (pontet) qui enjambe la roubine de Morières-Cassagne et qui lui donne son nom. Et en 1925, ce quartier éloigné d’Avignon était en fait un petit village de 2 500 âmes, entouré de domaines agricoles, de marécages, inondable puisqu’il n’y a avait pas de digue le long du Rhône, ni de voie ferrée, ni de port fluvial. On peut comprendre que la Cité des Papes ne se soit pas battue pour le conserver en son sein, il ne représentait pas un grand intérêt économique. »
« Aujourd’hui, je suis fier d’être maire du Pontet. »
Joris Hébrard, maire du Pontet
« Aujourd’hui, je suis fier d’être maire du Pontet, d’avoir rendu cette ville plus agréable, plus fréquentable, plus attractive, alors que pendant des années, ses rues n’étaient pas sécures, les gens se faisaient agresser quand ils retiraient de l’argent aux distributeurs de billets. J’ai multiplié par deux les effectifs de la Police Municipale, rénové son matériel, ses uniformes, ses véhicules, ses motos, son équipement de protection. On est passé de 30 caméras à 50 et au printemps, on va inaugurer place Joseph Thomas le nouveau poste de de police et de supervision urbain. »
Pour rappel, Joris Hébrard, élu il y a 11 ans, en 2014 à l’âge de 32 ans, a été réélu après contestation du scrutin pour 7 voix d’écart dès le 1er tour avec 59,43% puis lors des municipales de 2020. Lui qui a aussi été conseiller départemental, membre du Grand Avignon, député de la 1ère circonscription et qui a démissionné de son mandat législatif en juin 2023 (au bout de 11 mois et 12 jours) pour revenir au Pontet et se consacrer aux pontétiens à temps plein.
Mise en place une gestion ‘carrée’
Pour ses vœux, le maire du Pontet salue l’équipe qui l’entoure : « Quand nous sommes arrivés aux manettes, il n’y avait même pas d’organigramme du personnel pour savoir qui faisait quoi, pas de documents sur la liste des bâtiments municipaux, nous avons donc mis en place une gestion carrée, efficace pour avancer dans le même sens, tous ensemble, au service de la population ».
Il remercie aussi tous les bénévoles, les associations, les sportifs qui donnent de leur temps sans compter. Dans son discours il évoque le nombre de nouveaux arrivants, passé de 200 en 2023 à 439 en 2024, « Preuve de l’attrait du Pontet, ses équipements, ses services en direction de la petite enfance et des personnes âgées grâce au CCAS (Comité Communal d’Action Sociale), par le nombre de logements créés, par une sécurité publique rétablie, par sa police compétente, impliquée et efficace, tout comme les gendarmes de la brigade du Pontet ».
« Hélas, a poursuivi le maire en faisant un aparté politique, lui qui a été élu sous les couleurs du RN avant d’être désormais classé sans étiquette, Le Pontet n’est pas une principauté isolée avec sa propre police et sa propre justice, dommage ! Nous sommes en France où sévissent délinquance, trafics en tous genres, agressions, une justice laxiste et des gouvernants faibles. Nous subissons cette convergence des renoncements, des trahisons, de la lâcheté et de la permissivité. »
30M€ d’investissements entre 2020 et 2026
Il poursuit : « Grâce au PIP (Plan d’investissement pluriannuel) de 2020 à 2026, nous avons investi plus de 30M€, sans augmenter les impôts tout en baissant la dette et en n’ayant pratiquement plus d’aides de l’Etat sous forme de dotations forfaitaires. Non seulement, il diminue les dotations, mais en plus il nous fait payer sa gabegie. »
« Depuis 2014, nous avons ramené la dette de 50M€ à 13,7M€. Elle pesait 2 900€ par habitant, elle a été divisée par 4 avec 800€ aujourd’hui. Pendant ce temps-là, celle de l’Etat a grimpé de 1000Mds€ et celle du Grand Avignon est passée de 189M€ à 253M€. Sans oublier que j’ai réduit les effectifs de la mairie de 100 agents pour une qualité de service égale voire améliorée. »
Le maire évoque les chantiers en cours, le giratoire Pergaud à l’entrée nord de la ville, l’avenue Daudet, la réhabilitation des locaux ‘Petite enfance et parentalité’ où, avec la CAF (Caisse d’allocations familiales), 2M€ vont être dévolus à la démolition des préfabriqués et à la construction de bâtiments en dur pur accueillir la crèche et la halte-garderie et les assistantes maternelles. Les cours de récréation vont être végétalisées dans les écoles maternelles et primaires.« Le fait de renaturer l’école revient à remettre de l’ombre, de la fraîcheur, du calme, du ludique et même à faire baisser le nombre de punitions, c’est dire ! »
« Ce n’est pas en frappant sur les communes que ceux qui nous gouvernent sauveront l’école, l’hôpital, l’agriculture, l’industrie, la sécurité, et j’en passe… »
Autres projets dans les mois qui viennent, la création d’un Centre technique municipal à la Gravière, entre les tennis et les Bartavelles où seront regroupés tous les services (10M€). Egalement la requalification du parc Joffre et de l’avenue Delorme. Sans oublier la restructuration du lac et de son pourtour qui vont être rénovés, devenir encore plus un lieu de détente, de loisirs pour tous les âges où on peut se promener, faire du sport, à côté du boulodrome. Une fête populaire y sera d’ailleurs organisée mi-août. Joris Hébrard évoque aussi la réouverture de la gare et la création d’une plate-forme multimodale.
Alors que la France n’a toujours pas de budget pour 2025, le maire du Pontet précise : « Ce n’est pas en frappant sur les communes que ceux qui nous gouvernent sauveront l’école, l’hôpital, l’agriculture, l’industrie, la sécurité, et j’en passe… Les pyromanes d’hier ne peuvent pas être les pompiers d’aujourd’hui. »
Enfin, avant d’inviter les Pontétiens au verre de l’amitié, le maire a précisé que le Centenaire fera l’objet d’une série d’évènements populaires et gratuits, tout au long de l’année (exposition d’archives, de voitures anciennes, salon de la généalogie, 100km pour les 100 ans à la piscine, concerts, guinguette au lac, fête de la musique, feux d’artifice). Ils sont recensés dans un ‘Agenda Collector’ offert à l’ensemble de la population ainsi qu’un grand carré de chocolat concocté par les chocolats Castelain à Châteauneuf-du-Pape.