Après les tea-jazz des dimanches de janvier, la deuxième partie de la saison démarre avec un duo de choc : le saxophoniste Emile Parisien et le pianiste Roberto Negro, un duo à ne pas manquer ce jeudi au club de jazz avignonnais.
Oubliez vos apriori de genres musicaux, vos certitudes de mélomanes, vos habitudes de « consommateur » dans des lieux dédiés, osez enfin pour ce début d’année pousser la porte de l’AJMI et retrouver une programmation exigeante mais accessible. Avec le saxophoniste Emile Parisien et le pianiste Roberto Négro, c’est l’excellence qui s’invite dans l’intimité des retrouvailles de la salle du club avignonnais pour nous offrir Les Métanuits, ré-écriture des Métamorphoses Nocturnes du grand compositeur hongrois Giorgy Ligeti.
« Le meilleur moyen d’écouter du jazz c’est d’en voir »
devise de l’AJMI depuis quelques années, elle prend tout son sens ce jeudi à l’AJMI car le saxophoniste Emile Parisien est un spectacle à lui tout seul. Il joue, danse, souffle et se tord avec une énergie malicieuse. Rarement en solo – Artiste de l’année aux Victoires du jazz en 2014 – il excelle avec différentes formations – album Sensation aux Victoire 2017 pour Stumato au côté du pianiste Joachim Khün. On le retrouve en duo avec l’accordéoniste Vincent Peirani – coup de cœur de l’académie Charles Cros en 2020 pour leur projet Abrazo. Artiste multipliant les collaborations artistiques , le pianiste Roberto Négro recueille également d’ illustres distinctions ,victoire du jazz en 2018 avec l’album Dada et foisons de ffff dans Télérama avec la chanteuse Elise Caron ou le violoniste Théo Ceccaldi. En 2022, dans Jazz in Arles nous avons pu découvrir le projet « Louise » en hommage à la plasticienne Louise Bourgeois, qui les réunit dans le sextet d’Emile Parisien.
Avec Les Métanuits, Emile Parisien et Roberto Negro s’associent dans leur admiration pour Ligeti
A l ‘origine du projet, une grande admiration pour Gyorgy Ligeti , compositeur autrichien d’origine hongroise (1923-2006). Ils découvrent les Métamorphoses nocturnes écrit entre 1953 et 1954 et joué pour la première fois en 1958 par le quatuor à cordes Ramor. Ils s’attellent depuis quelques années à une réduction et une ré-écriture pour saxophone et piano. Ils décident enfin d’en faire une création scénique et un enregistrement qui sortira en mars 2023, année du centenaire de la naissance du compositeur hongrois.
Ces deux là font la paire c’est sans dire, et leur osmose légendaire trouve dans ce projet enfin abouti – le disque sort en mars 2023- un corps à corps généreux et foudroyant où la rythmique est au cœur de leur interprétation. Grand bonheur et grand honneur d’avoir ces deux compères pour un soir à l’AJMI .
Jeudi 23 février 2023. 20h30. De 5 à 16€. AJMI Club. 4 Rue des Escaliers Sainte-Anne. 04 13 39 07 85. www.jazzalajmi.com