« Sublime! Unique! Magique! Que du bonheur! Quel enchantement! Felicita! » Voilà les mots que l’on a le plus entendus mercredi 20 juillet vers minuit quand les 8313 spectateurs ont quitté les gradins du Théâtre Antique, tous le sourire aux lèvres.
Cette ‘Nuit italienne’ programmée par Jean-Louis Grinda, le directeur des Chorégies restera à coup sûr dans les annales. Pensez donc, 220 musiciens et choristes de la Scala à Orange. L’alliance de deux lieux dédiés à l’art, la musique, l’excellence. Avec ‘La Fenice’ à Venise, la ‘Scala’ est l’autre scène d’Italie du Nord incontournable pour les amateurs de lyrique et d’opéra. Il suffit de citer quelques-uns des chefs qui ont dirigé le ‘Teatro alla Scala’ de Milan pour s’en convaincre : Toscanini, Giuliani, Abbado, Muti, Barenboim et depuis 2015 Riccardo Chailly ont forgé la réputation de l’orchestre, renforcé par 6 longues trompettes égyptiennes mercredi soir.
Et Verdi de la 1ère à la dernière note pour enflammer un public conquis. Verdi a créé la plupart de ses opéras à la Scala et les lyricomanes du Théâtre Antique ont savouré les ‘tubes’ extraits de Nabucco, Les Lombards, Don Carlo, Le Trouvère, la Force du Destin et évidemment Aïda, trissé pour un public debout pendant un quart d’heure qui tapait dans ses mains et en mesure l’air des trompettes ! Un partage à l’unisson des deux côtés de la scène, à tel point que Riccardo Chailly, dans un premier temps s’est tourné vers le public pour diriger puis a contemplé avec délice l’échange entre ses musiciens et choristes et les spectateurs avant d’applaudir le public.
« Orange se souviendra de la Scala, mais c’est sûr que la Scala se souviendra de cette soirée inoubliable à Orange » a commenté en français et en roulant les « r », un spectateur italien venu spécialement de Milan pour voir son orchestre préféré triompher à ciel ouvert dans ce théâtre romain dédié à l’Empereur Auguste.