Olympe de Gouges, cette femme de lettres qui était aussi femme politique fut, durant la révolution de 1789, de toutes les avancées sociales. Pourtant elle fut guillotinée le 3 novembre 1793. Elle avait 45 ans. Pourtant les historiens turent très longtemps la femme exceptionnelle qu’elle fut. Une pièce de théâtre lui rend hommage : Olympe de Gouges plus vivante que jamais, à aller voir au théâtre de l’Episcène. Magnifique.
C’est avec passion que la comédienne, Céline Monsarrat, nous fait découvrir cette femme d’exception dont le destin, tragique fut même poussé dans les oubliettes par les historiens. Pourquoi ? Sans doute parce qu’elle incarne bien avant l’heure, l’émancipation féminine, la liberté et l’altruisme.
Si des rues portent son nom,
nous sommes beaucoup à ne pas avoir en tête ce que furent ses combats. Pour nous les rappeler, Joëlle Fossier, l’auteur de la pièce et Céline Monsarrat déploient les derniers instants de la vie d’Olympe de Gouges, alors qu’elle attend de passer en jugement à la conciergerie. Nous sommes à l’époque de la terreur où la guillotine règne en maître.
Elle sait que l’issue sera fatale.
Mais avant de se présenter à l’échafaud, Olympe de Gouges déroule son existence, retrace son parcours, fustige la violence et les procès arbitraires vilipendant les bouchers-révolutionnaires qui lui font face. Elle égratigne avec force ceux que l’on a croisés dans nos livres d’histoire : Marat, Robespierre et Fouquet Thionville dont elle dénonce la folie stérile et meurtrière.
Ce qu’elle voulait pour la France ?
Une nation ouverte à la différence qui protègerait les plus humbles. Elle se bat contre l’esclavage et les droits des personnes de couleur, les droits des enfants mulâtres, des droits de reconnaissance des enfants naturels ; le soutien aux mères célibataires, la création d’une caisse patriotique… Bref, tout ce qui existe aujourd’hui.
Elle demande
l’égalité des droits civils et politique pour les deux sexes et l’instauration du divorce. Elle met au point un système de protection maternelle et infantile, réclame la création de maternités pour que les femmes accouchent dans de meilleures conditions. Elle prône la création d’ateliers nationaux –organisation pour l’emploi- au profit des chômeurs ; des foyers pour mendiants. Celle qui est considérée comme la 1re féministe de France est aussi une figure de la révolution française… Plus reconnue à l’étranger qu’en France !
(Re) découvir Olympe de Gouges
La pièce est rondement menée, rythmée, saisissante. On connaissait le talent de Céline Monsarrat –la voix, entre autres, de Julia Roberts- qui incarne avec force cette femme aux antipodes de la virago, mais fine, subtile et infiniment courageuse. On aime l’écriture raffinée et intelligente de Joëlle Fossier. Un très beau spectacle qui donne l’envie de retrouver l’héroïne, très vite, pour en savoir toujours plus sur cette époque de la terreur et sur les hommes et les femmes qui la vécurent.
Les infos pratiques
Olympe de Gouges, plus vivante que jamais. Jusqu’au 30 juillet. Relâche le 25 juillet. 13h10. Théâtre l’Episcène. 5, rue Ninon Vallin. Avignon. Réservation 04 90 01 90 54.