2 millions de spectateurs avaient vu le premier opus de Kev Adams en 2022 alors que sortait le livre-bombe de Victor Castanet Les fossoyeurs sur les maisons de retraite et les mauvais traitements infligés aux personnes âgées dans les Ehpad du Groupe Orpéa. Du coup, Kev Adams, l’icône des ados dans Soda qui a aujourd’hui 32 ans est reparti dans une suite avec une brochette d’acteurs séniors. Certes, au générique cette fois on ne retrouve ni Mylène Demongeot, ni Gérard Depardieu. Mais Jean Réno en directeur de maison de retraite, Daniel Prévost en geek compulsif branché sur ‘Tik Viok’ à la recherche de la femme de sa vie, Liliane Rovère et sa tignasse blonde en pétard, Chantal Ladesou en colonelle qui éructe sur son fauteuil roulant, Amanda Lear en ‘Barbie’ virevoltante, Firmine Richard en antillaise folle de cuisine pimentée, Michel Jonasz nostalgique de Molière et Enrico Macias sourd qui hurle de longue.
Au départ, Kev Adams a une vraie empathie pour les personnes âgées. « J’ai été élevé par mes grands-parents, ils venaient me chercher à l’école, ils me faisaient faire les devoirs, on avait une relation fusionnelle », explique-t-il. Et après le succès de ‘Maison de Retraite 1’, il propose de retrouver les pensionnaires séniors et les jeunes orphelins. Sauf que l’établissement qui les accueille doit fermer faute de rénovation et de remise aux normes. Il accepte donc l’invitation d’un propriétaire d’Ehpad de luxe dans le Sud de la France et il emmène tout son petit monde en vacances en bus dans le Var.
Et là, juniors et séniors sont accueillis dans une villa de rêve, au Pradet, à l’Est de Toulon, au bord de la Méditerranée, face aux Îles d’Or, Port-Cros et Porquerolles. Un paysage de carte postale de la Riviera. Hélas, une guerre va éclater entre eux et les anciens pensionnaires qui n’acceptent pas ces nouveaux venus. Un genre de ‘West Side Story’ à la française. Mais rassurez-vous, tout est bien qui finit bien dans le meilleur des mondes et le long-métrage se conclut par une ‘happy end’.
Dans ‘Maison de retraite 2’, on retrouve les valeurs chères à Kev Adams : relations transgénérationnelles, humanité, humour, solidarité, tendresse, bienveillance, espièglerie, climat bon-enfant. Il évoque les soucis du grand âge : surdité, mémoire défaillante, dégénérescence, perte d’autonomie. Il rend hommage aux soignants « mal payés, qui font bien leur job, ne comptent pas leurs heures, se dévouent corps et âme pour les aînés. » Mais rejouer la carte Vermeil des séniors présente quelques inconvénients. Comique de répétition lassant, caricature de l’homosexualité, vieilles gloires qui surjouent, cabotinent. Ces papys et mamies font de la résistance pour tromper l’ennui, certes, mais on oscille entre guimauve et ras-des-pâquerettes.
Vendredi soir, le cinéma Capitole MyCinewest du Pontet, était plein comme un œuf pour accueillir Kev Adams en amont de la projection. Le film, sorti le 14 février, a déjà été vu par près de 150 000 spectateurs lors des avant-premières en France. Familial et sympathique, il va sans doute trouver son public, mais battra-t-il le record des 2 millions de ‘Maison de Retraite 1’, pas sûr…