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Lourmarin : lieu de recueillement pour les amoureux d’Albert Camus

Tombe d'Albert Camus ©Linda Mansouri

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On associe souvent Lourmarin, charmant village du Luberon à l’écrivain Albert Camus. Et pour cause, l’intellectuel repose dans le cimetière du village, dans une simplicité digne du grand homme qu’il fût.

Un habitant du village nous conduit tout droit vers son dernier lieu de vie. Il nous précise alors, « vous verrez, la tombe est d’une simplicité confondante, Camus ne voulait pas d’un grand faste. » Nous le suivons sous la chaleur accablante de ce mois de juillet, dans le petit cimetière provençal de Lourmarin, zigzaguant entre les tombes de formes diverses et les photographies des défunts. Les cimetières ont ceci d’unique qu’ils nous rappellent à l’ordre. Le lieu nous extrait de nos rêveries pour nous mettre face au défi du temps qui s’égrène, inéluctablement. En contemplant ces âmes se reposer par centaines, l’homme prend conscience qu’il n’est rien, que son existence, solide et pérenne, est en réalité plus que fragile. Quel merveilleux sursaut que de se retrouver dans un cimetière.

Nous voilà désormais face au grand, au génie contestataire qui gravit les montagnes des quartiers pauvres d’Alger au Prix nobel de littérature, Albert Camus le tuberculeux. Sur la tombe de l’écolier surnommé « moustique », des lettres, des cigarettes et des crayons, beaucoup de crayons. Un lieu de recueillement pour tout être humain amoureux de l’œuvre immense de ce philosophe, journaliste, politique et artiste engagé. A 13h55, le 4 janvier 1960, la voiture dans laquelle se trouve Albert Camus percute un platane, le long de la nationale 5, un peu au sud de Fontainebleau. Albert Camus, 46 ans, meurt sur le coup. La tombe du grand homme est désormais un lieu de recueillement plébiscité par de nombreux lecteurs et admirateurs. Sa fille vit toujours dans sa maison de Lourmarin.

Photo DR

Alger la blanche

Petit garçon d’Alger devenu Prix Nobel de Littérature, le parcours d’Albert Camus si singulier passionne toujours autant. Il trouvera le calme et la tranquillité dans le Luberon. Enfant modeste né en Algérie, Camus va rencontrer notamment deux hommes qui vont avoir une influence sur sa vie future au cours de ses 20 premières années. Tout d’abord son professeur Louis Germain qui va lui faire passer le concours des Bourses, permettant au jeune Albert de poursuivre sa scolarité au Lycée Bugeaud d’Alger.

Il y rencontre son nouveau professeur Jean Grenier, ce dernier avait été pensionnaire de la fondation Laurent-Viber (Château de Lourmarin) en 1930 et 1931, c’est à travers ses paroles que Camus découvre la Provence et Lourmarin. Séduit par la description du village, il s’y installera tardivement encouragé par son ami René Char qu’il visite souvent à l’Isle-sur-la Sorgue.

Ses petites habitudes

Albert Camus venait à Lourmarin pour y trouver le calme et l’anonymat. Pour ne pas être reconnu il avait l’habitude d’utiliser un pseudonyme et se faisait appeler M. Terrasse. Aujourd’hui encore nous pouvons nous asseoir à une table du Restaurant Ollier où Camus aimait passer du temps. Le Café de l’Ormeau où l’auteur venait lire son journal est lui aussi toujours en activité. Un peu plus loin nous trouvons le stade de foot : passionné par ce sport, Albert Camus a même offert des maillots à la Jeunesse Sportive Lourmarinoise. L’écrivain séduisait les habitants par sa simplicité, fréquentant autant le forgeron que les brocanteurs du village ou encore son ami René Char à qui il rendait souvent visité. Il aimait également déambuler dans le château de Lourmarin, premier château Renaissance de Provence.

Château de Lourmarin. ©Linda Mansouri
Château de Lourmarin. ©Linda Mansouri
Cimetière de Lourmarin ©Linda Mansouri

L’Eternité à Lourmarin, poème de René Char, écrit après le décès de son ami Albert Camus, dit l’absence : « Le jour qui allongeait le bonheur entre lui et nous n’est nulle part…  » Les mots de René Char accompagnent Albert Camus. Ils ne sont pas au Panthéon. Les honneurs oui, bien sûr. Mais pas ces traces laissées… par le poète, « car seules les traces font rêver ».

Toute l’année, l’association Les Rencontres Méditerranéennes Albert Camus partage, échange et organise des rencontres autour d’Albert Camus : http://www.rencontres-camus.com.

Nous vous invitons à écouter la modernité de son discours lors de la remise de son prix Nobel de littérature en 1957.

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