En fait, il s’agit d’un voyage au cœur de ce monument qui date du Iᵉʳ siècle avant Jésus-Christ et qui est l’un des mieux conservés au monde, avec le fameux ‘Mur d’Auguste’ de 103 mètres de long et haut de 37 mètres qui sert de décor majestueux aux Chorégies, le plus ancien festival de la planète (1869).
8 jeunes comédiens se relaient pour accueillir les visiteurs et enfiler le rôle de personnages clés qui ont marqué ce lieu. À commencer par Lucius, un des vétérans de la 2ᵉ Légion Gallique qui a participé à la fondation d’Arausio (nom latin d’Orange) en 35 avant J-C. On continue avec Guillaume de Gelone, cousin de Charlemagne qui a créé la devise de la ville (« Je maintiendrai ») et le cor de chasse qui figure sur son blason. C’est au tour de Tiburge, une princesse née autour de l’an mille, qui a contribué à l’embellissement de la commune en faisant édifier trois faubourgs. Elle apprend aux visiteurs à fabriquer une fibule, ancêtre de l’épingle à nourrice ou à écrire une page de calligraphie.
Quand on monte dans les gradins et qu’on se retrouve dans les coursives et galeries, on tombe sur une loge où Sarah Bernhardt, diva entre toutes, évoque ‘Phèdre’ qu’elle a interprétée ici, au Théâtre Antique en 1903. Pour elle, Jean Cocteau avait d’ailleurs inventé l’expression « Monstre sacré ». L’un de ses amants et comédien, Jean Mounet-Sully aussi est là, il avait été l’interprète d’Œdipe-Roi à Orange.
Classé au Patrimoine de l’UNESCO depuis 1981, le Théâtre Antique d’Orange doit notamment sa renommée à Louis XIV qui qualifiait ‘Le Mur d’Auguste’ de « plus belle muraille du Royaume. » Effectivement, quand on multiplie sa longueur par sa hauteur, on obtient 3 811m² de superficie. Une chance, mais aussi un vrai casse-tête pour les metteurs-en-scène d’opéras !
Les visites, ouvertes à tous, enfants, élèves, familles et touristes, sont gratuites au-dessous de 7 ans.