Le programme en dit long ou plutôt confirme la diminution et même la suppression de certains événements. Pour rappel, les chorégies d’Orange reviennent de loin, en 2017 le dépôt de bilan est en vue. La Région et l’Etat sauvent le festival en permettant un prêt à court terme, en se portant caution et en évitant la cessation de paiement. 2018 donne le jour à une SPL (Société publique locale) dont 51% sont détenus par La Région, 33% par la ville d’Orange et 7% par le Département de Vau- cluse tandis que l’Etat continue de subventionner la manifestation à hauteur de 450 000€. En 2019, la programmation se devait d’être à la hauteur de l’anniversaire des 150 ans des Chorégies et le grand succès populaire par exemple de la Symphonie n°8 en mi bémol de Gustav Mahler l’a prouvé. En 2020, comme le souligne Jean- Louis Grinda son directeur, il faut conserver le cap mais cependant réduire la voilure face à la réalité du terrain pour équilibrer le budget ! Supprimés les cinés-concert ainsi que les récitals dans la cour Saint-Louis, qui n’ont pas trouvé leur public en 2019.
Les Révélations classiques de l’Adami sont maintenues. Mais la fête et l’ambition restent au rendez-vous avec la traditionnelle soi- rée d’ouverture ‘Musiques en fête’ qui célèbrera ses 10 ans en direct sur France 3 depuis le Théâtre antique. A retenir l’opéra ‘Samson et Dalila’ de Camille Saint-Saëns avec, en tête de distribution, Ro- berto Alagna, Marie-Nicole Le- mieux et Ludovic Tézier vendredi 10 juillet et qui ne sera joué qu’une seule fois. Par soucis d’économie ? Pas seulement. Pour Jean-Louis Grinda, il est temps de revenir à ‘1 fois’, pour conserver la fraîcheur du direct et de la fête ‘vous êtes là tant mieux, vous n’y étiez pas ? Et bien vous avez eu tort !’
Le deuxième opéra ‘la Force du destin’ de Verdi est programmé le 1er août. Une mise en espace avec le grand baryton tout droit venu de Mongolie Amartuvshin Enkhbat sous la direction musicale inspirée de Nicola Luisotti. Autre événement avec le violoniste Nemanja Radulović et l’ensemble Double sens lundi 22 juin, une autre façon d’aborder la musique classique avec Vivaldi Rimsky- Korsakov au programme. Jeudi 9 juillet c’est encore une soirée d’exception placée sous la baguette du chef Myung Whun Chung avec le violoniste Maxim Vengerov qui interprètera la Symphonie n°5 en ut mineur, opus 67 de Ludwig van Beethoven et le Concerto pour violon en ré majeur, opus 77 de Johannes Brahms. Le Béjart Ballet Lausanne est de nouveau invité pour danser Queen sur Amadeus Mozart et un hommage sera rendu à Freddie Mercury jeudi 16 juillet. Pour la première fois à Orange, et surtout en plein air, la grande Cécilia Bartoli viendra vendredi 24 juillet avec les Musiciens du Prince-Monaco pour un ‘Viag- gio Italiano’ avec, notamment, Georg Friedrich Haendel et Gioachino Rossini au programme. Des têtes d’affiche donc mais aussi de quoi aiguiser notre curiosité de mélomane sur les gradins de ce beau Théâtre antique propice aux voyages dans le temps et l’espace.
Du 19 juin au 1er août. Théâtre antique et Cour Saint-Louis. Orange. Billetterie. 18, place Silvain. 04 90 34 24 24. billetterie@choregies.com. www.choregies.fr