22 novembre 2024 | La Chartreuse, 51e rencontres d’été et exposition Cara/Garanjoud

Ecrit par Mireille Hurlin le 26 juin 2024

La Chartreuse, 51e rencontres d’été et exposition Cara/Garanjoud

Du 30 juin au 20 juillet ont lieu les 51e Rencontres d’été à la Chartreuse de Villeneuve-lès-Avignon. L’inauguration se tiendra quant à elle ce dimanche 30 juin à 11h en présence de Pierre Morel, président de la Chartreuse et de Marianne Clévy, directrice du lieu ainsi que l’ensemble des partenaires et soutiens.

L’inauguration se poursuivra par le vernissage de l’exposition Cara-Garanjoud ‘deux peintres en résonance’. Les 51e rencontres d’été proposent une librairie théâtrale, des spectacles, lectures, des focus francophones, une exposition, des visites ainsi qu’un restaurant ‘Les jardins d’été’. La Chartreuse est partenaire du Festival d’Avignon, du Théâtre du Train Bleu, des Hivernales, de la Sélection Suisse en Avignon et du festival de la Francophonie.

Les infos pratiques
Le programme complet ici, en détail ici. Billetterie ici.

Exposition Cara / Garanjoud
du 30 juin au 22 septembre 2024. Inauguration de l’exposition le 30 juin à 11h. Conférence à 15h.

La Chartreuse présente cet été deux artistes : Louise Cara et Claude Garanjoud, deux peintres contemporains, au-delà du temps, dont la graphie et l’inspiration révèlent des similitudes d’expression et des communautés de souffles. Entre l’artiste d’Avignon et le peintre villeneuvois d’adoption, paraît un pont, dans le trait, l’encre, la mystique, l’indicible.
L’occasion de revoir les toiles de Claude Garanjoud, disparu en 2005, dont les œuvres ont été plusieurs fois exposées à la Chartreuse et de découvrir le trait de Louise Cara qui pour cette exposition créé des œuvres en hommage à l’esprit architectural in situ du lieu.

Arcana – Papier coréen – 215 x 150 cm – Encres – 2024 (Réalisée en hommage à la Porte de la Prison de la Bugade) œuvre et Copyright Louise Cara

«Cette porte, elle raconte une histoire – sa vieillesse – son passé, écrit Louise Cara pour l’œuvre Arcana 2024, faisant référence à la Porte de la prison de la Bugade. Elle dit qu’elle a été brûlée – un bois noir par endroit, blessé. Au fil du temps, elle s’est creusée, elle est elle-même paysage. Comme une forêt enfermée, qui aurait réuni tous les arbres brûlés Par l’incendie de l’été. Oui, cette porte est une nature, concentrée. Pour celui qu’on a enfermé, Elle offre en fait renaissance et liberté. Ce n’est pas une prison. Même si elle est sévèrement épaisse, on peut s’en échapper. Par elle, la cellule s’ouvre, et se transforme. C’est une porte de sublimation. Elle sent bon, elle sent bon le pain grillé. La peau ridée des paysans, chaude. Sa beauté m’élève et m’emmène vers toi le moine reclus. Elle me donne envie d’écrire, de tracer des notes de musique, de remplir une partition. Dans ses clous plantés dans sa chair brune, j’entends le chant grégorien que tu chantais, épris et vibrant. La porte est porte des neumes, arcanes du passage. Je passe.»

Oeuvre de Claude Garanjoud

Claude Garanjoud (1926-2005) mêle sensibilité à la couleur, au geste et au poème, devenant une figure du mouvement français de l’abstraction. Féru de poésie, il appose formes et couleurs en vis-à-vis des écrits de René Char, François Cheng, Lorand Gaspar… Comme Louise Cara, il est séduit par la pensée orientale. Et comme la plupart des artistes, son art est protéiforme et son écriture nous atteints, dévoilant le monde subtil de sa pensée.

Fenêtres, par Claude Garanjoud
‘Non, a-t-il dit, non, un seul soleil ne peut suffire à ma fenêtre. Ah, avec quelle ardeur ai-je murmuré au compas de la langue afin qu’il dessine des fenêtres dans les murs de cette éternité suffoquante.
Fenêtre – une joue pour l’ombre, une pour le soleil. La nuit ne traîne ses branches
afin de les étaler comme lit pour ses passions que si elles se mélangent aux pavots de champs labourés par la lune. Telle est la maxime initiale qu’énonce la bouche de la fenêtre. Aucun pouvoir ne le domine – est-ce pour cela que sa tête fourmille de fenêtres ?
Non, les fenêtres ne sont pas muettes, mais seule peut les entendre l’oreille du silence. Peut-être ses blessures sont-elles les plus belles fenêtres entre lui et le monde. Fenêtre – école pour éduquer l’horizon. Jours – caravanes de poussière qui éternellement s’en vont et reviennent dans le désert des fenêtres.»
Texte Adonis, été 1997, de Claude Garanjoud.

Les infos pratiques
Exposition de peintures avec Louise Cara pour ‘Tracés de lumière’ et Claude Garanjoud. ‘Deux peintres en résonance’. Centre national des écritures du spectacle. 30 Juin- 22 septembre. Vernissage le 30 juin à 11h et conférence-débat à 15h en présence de Louise Cara et Pierre Provoyeur, conservateur général honoraire du patrimoine, auteur de Garanjoud paru chez Actes Sud, qui évoquera la personnalité et les œuvres présentées de Claude Garanjoud (1925-2005). La Chartreuse de Villeneuve lès Avignon. 58, rue de la République. 04 90 15 24 24 Chartreuse.org

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