Les violences conjugales, c’est le thème de ce film de Mabrouk El Mechri qui sortira le 9 mars avec le duo Sabrina Ouazani – Ramzy Bedia.
Synopsis de ce long métrage de 100 minutes : malgré les coups qu’elle encaisse, Zohra, l’héroïne n’arrive pas à quitter son mari violent qui est un papa-gâteau avec leur fille. Caissière de supermarché, elle rencontre le gardien d’un gymnase où elle fait aussi du ménage pour arrondir ses fins de mois et tombe sur un gardien de nuit, maître de kung-fu qui l’entraîne secrètement à rendre coup pour coup pour se libérer.
Les acteurs et le réalisateurs étaient lundi soir au Capitole du Pontet pour rencontrer le public en avant-première. « Je suis papa d’une petite fille de 8 ans et je trouve qu’il manque de films qui s’adressent à elle, en dehors des studios Dysney ou Marvel » explique Mabrouk El Mechri. « Moi, à son âge j’ai découvert ‘Rocky’ et je voulais faire un film avec ‘Zohra’, le prénom de ma mère, comme héroïne, d’où le titre ». Il poursuit : « Ce n’est pas un film idéologique, je crois aux histoires et aux personnages. La violence n’est pas un sujet en soi, s’il y a une interrogation, c’est sur sa représentation. Evidemment, j’ai été biberonné aux films de Scorcese, Tarantino ou aux séries comme ‘Les sopranos’ qui utilisent l’humour comme vecteur de distanciation ».
Sabrina Ouazani, la comédienne principale, aime le sport. Elle a longtemps fait du judo, adore Bruce Lee et Jacky Chan. « Pour ce film, pendant deux mois, j’ai suivi les cours intensifs d’un entraîneur de kung-fu et d’un chorégraphe. Avec le Covid, j’ai prolongé à la maison. Ramzy faisait pareil de son côté et comme on se connaît bien, on échangeait nos vidéos. On a répété les combats en fonction du décor, des meubles, on y allait franchement, il fallait être à la hauteur physiquement mais aussi savoir esquiver ».
Ramzy Bedia enchaîne : « C’est une amie, je la prévenais quand je visais sa tête pour ne pas la blesser. Moi qui suis d’un naturel gentil, je devais lui faire croire que j’avais un fond méchant. Ce couple qui s’est aimé très fort finit par se détruire, même s’il ne se déteste pas vraiment. Lui, il est aigri, amer, jaloux. C’est un bon père mais un mauvais mari qu’on traite de sale arabe ».
La réalisation hyper-réaliste fait la part belle à une bande-son entêtante, à un montage frénétique où les coups de poing résonnent au rythme des arts martiaux. Entre force et fragilité, Sabrina Ouazani est une combattante à mains nues, un poids-léger d’ 1m 63 étonnant de vitalité qui trouve la force de se libérer de son bourreau domestique.