Ce « Samedi soir sur la terre », c’est comme hier, vendredi 13 septembre : carton plein pour le troubadour d’Astaffort. Sur les parkings de la Cité des Princes, des véhicules venus de partout : Suisse, Italie, Allemagne, Espagne, mais aussi Isère, Bretagne, Ariège, Alpes-Maritimes, Bouches-du-Rhône, Hérault, Drôme, Savoie, Nord, Puy-de-Dôme, Lot-et-Garonne. Le département où, justement, se trouve la tannière de Francis Cabrel.
Celui qui, depuis Petite Marie (1974), Les murs de poussière (1977), Je l’aime à mourir, La Dame de Haute-Savoie, L’encre de tes yeux, pose ses petits cailloux sur le chemin de nos vies, continue depuis un demi-siècle. Avec SOS Ethiopie (1985), Il faudra leur dire (1986), Sarbacane (1989), un hymne au bien-être animal (la corrida), un hommage à son père Te ressembler (2020), en passant par La cabane du pêcheur, Je t’aimais, je t’aime, je t’aimerai, Hors-Saison ou Des roses et des orties, Francis Cabrel, l’homme tranquille nous observe, « Assis sur le rebord du monde. »
Et la foule compacte, davantage de femmes que d’hommes, chante, applaudit, avec un regard nostalgique sur sa jeunesse. Entouré par quatre choristes, un pianiste tour à tour à l’accordéon et au bandonéon, un guitariste, un batteur parfois aux maracas ou au violon tzigane, sans hausser le ton, Cabrel pose notamment un regard sur les migrants. « Est-ce qu’on va m’arrêter contre un grillage ? Est-ce que l’Europe est bien gardée ? Est-ce que les douaniers vont tirer ? On verra bien… »
Le mistral a soufflé fort sur le Théâtre Antique d’Orange vendredi soir, mais il n’a pas entamé l’ardeur des fans de Francis Cabrel. Mais le froid a conduit le chanteur, à regret, à écourter son concert au bout d’une heure et demie.