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Festival Off 2024, c’est maintenant, envers et contre tout

Les Enfants du Diable. DR

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Des inquiétudes pour la tenue du Festival Off d’Avignon ? 

Nenni, pour preuve, des avant-premières qui ont démarré dès le mois de mai pour le plus grand bonheur de la presse locale et des Avignonnais. Preuve s’il en est que certains théâtres ne se contentent pas de louer des créneaux, mais permettent la promotion des spectacles bien en amont. Les compagnies peuvent ainsi s’installer et aborder le festival tranquillement et nous, locaux, savourer des spectacles – pour la plupart des créations — dans des conditions plus sereines.

Les enfants du Diable de Clémentine Baron

Les enfants du Diable, ce sont ces enfants nés sous le règne terrible du couple Ceausescu en Roumanie, qui étaient enlevés et séquestrés dans des « pouponnières » dans des conditions inimaginables. L’autrice et comédienne Clémence Baron replace avec justesse sa propre histoire (sa sœur adoptée roumaine) en créant une fiction émouvante (la rencontre d’une fratrie) sur fond d’images d’archives qui dès le début du spectacle nous éclairent sur ce drame qu’a connu la Roumanie. Le texte est percutant, la mise en scène nerveuse et les comédiens bouleversants. 
Jusqu’au 21 juillet (relâche les lundis 8 et 15). 11h30. 15 à 22€. Théâtre de l’Oriflamme. 3-5 Portail Matheron. 04 88 61 17 75.

Elle ne m’a rien dit de Hakim Djaziri

Elle, c’est Ahlam Sehili, victime d’un féminicide en  2010. Quand sa sœur Hager rencontre l’auteur et metteur en scène Hakim Djaziri, ce sont ses premiers mots « Elle ne m’a rien dit. » Dans cette phrase, on sent la culpabilité bien sûr, la sidération, la peine, mais on comprend que le combat qu’elle va mener ensuite sera une manière de dire, de le raconter et d’être entendu. Le spectacle est découpé en quatre tableaux, de l’enfance d’Ahlam à sa mort et ensuite le parcours judiciaire mené et gagné par Hager. La mise en scène est maîtrisée et porte ce sujet oh combien douloureux avec justesse. Les comédiens qui jouent plusieurs protagonistes rendent crédible et surtout accessible à notre entendement ce fait divers. 
Jusqu’au 21 juillet (relâche les mardis 9 et 16). 12 à 22€. Théâtre de l’Oulle. 18 Place Crillon. 09 74 74 64 90.

Faire Commune 

Une reprise salutaire que ce théâtre citoyen : retracer en 1h30, 150 ans de l’histoire du mouvement ouvrier français avec humour et en musique. Ce voyage historique passe également par la création de la ville de Malakoff dont l’histoire est passionnante et est aussi le fil rouge du spectacle. Ça chante, ça danse, ça crie et au final « Aujourd’hui, on fait quoi ? », se demandent nos cinq comédiens et comédiennes qui élaborent en direct ce spectacle, une sorte de mise en abyme lors de répétitions avec pauses et interrogations.
Jusqu’au 21 juillet. Relâche 8 et 15. 5 à 15€. Bourse du Travail. 8 rue de la Campane. 06 08 88 56 00.

Vieilles

On avait beaucoup aimé leur spectacle de rue, Les Mamées, joué au Kabarouf au Off 2022. Il était déjà question de femmes, de vieilles révoltées et leur humour avait fait mouche. Dans cette nouvelle création, nous les retrouvons dans un Ehpad, 3 centenaires qui ne veulent rien lâcher. Vieilles est né d’une écriture du réel fondée sur les interviews de vieilles femmes (connues ou non, en institution ou pas…). On aborde les conditions de vie, la sexualité, le corps qui fout le camp. Tout est juste, quelquefois cruel, quelquefois tendre. Les 3 – jeunes — comédiennes ont souhaité révéler leurs invisibilités et leur rendre ainsi hommage. Un spectacle nécessaire. 
Jusqu’au 21 juillet. Relâche 8 et 15. 6 à 17€. La Scierie. 15 Bd du Quai Saint Lazare. 04 84 51 09 11.

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