Dans la Cour d’honneur, quelques chaises et un piano …
Edgar Morin qui vient de fêter ses 100 ans le 8 juillet aurait dû être présent dans la Cour d’Honneur ce 13 juillet pour nous inviter à nous «Souvenir de l’avenir». Les festivités de cette semaine, réception à l’ Elysée et à Unesco (Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture) en l’honneur de ce centenaire hors du commun l’ont fatigué et c’est donc en visio-conférence que nous avons pu passer cette soirée avec lui et ses invités.
Mais qui est donc Edgar Morin ?
Le président de l’Université Populaire d’Avignon et maître de conférence Jean-Robert Alcaras a eu l’honneur d’avoir un entretien avec Edgar Morin en novembre dernier. Il aurait pu être avantageusement présent sur scène pour en faire la présentation :
«Edgar Morin, vous êtes généralement présenté comme un sociologue et un philosophe, Directeur de recherches émérite au CNRS (Centre national de la recherche scientifique), plus particulièrement intéressé par les questions épistémologiques (la théorie de la connaissance). Mais ces étiquettes, comme toutes les étiquettes d’ailleurs, ne vous conviennent pas vraiment, parce que précisément, la pensée complexe que vous appelez de vos vœux lutte contre le cloisonnement des disciplines scientifiques et plaide en faveur d’une mise en relation encyclopédique des connaissances et du développement d’un savoir transdisciplinaire. Edgar Morin, vous n’êtes donc spécialiste d’aucune de ces disciplines mais vous les embrassez toutes, et tant d’autres d’ailleurs ! Vous êtes donc un personnage hors du commun, qui plus est bientôt centenaire, qui s’intéresse à tout, lit tout, pense tout, critique tout, digère tout… Pour tout dire en une phrase, vous me faites pensez aux grands esprits savants et humanistes de la Renaissance.»
Un petit vent frais soufflait dans la Cour. Nous étions tous frigorifiés. Seul Edgar Morin arborait son sourire amusé et séducteur et avait l’esprit vif
Nicolas Truong, grand reporter au service Idées-débats du Monde et maître de cérémonie était chargé d’animer la soirée en compagnie de : Christiane Taubira ex-ministre de la justice, la comédienne et chanteuse Judith Chemla, l’historien Pascal Ory, le chercheur Pablo Servigne, la chanteuse de jazz Marion Rampal et ses complices Pierre-François Blanchard et Clotilde Lacroix.
Sur les murs du palais Edgar Morin attendait pour prendre la parole
Il fut ce qu’il a toujours été : simple malgré sa pensée complexe, bienveillant malgré la platitude de certains propos, émerveillé et reconnaissant face au talent de la comédienne Judith Chemla et l’interprétation de «Mon amie La rose» de Marion Rampal.
Bref une soirée mitigée qu’il ne fallait pourtant pas rater dont la captation est visible dès le 17 juillet sur Arte.Tv.