« Avignon, tu m’as pris dans les bras! » Un véritable hymne à l’amour pour Enrico Macias, dimanche soir, face à une salle Confluence en liesse.
Beaucoup de cheveux blancs mais pas seulement, à deux pas de la gare TGV d’Avignon, un public de tous âges qui a accueilli à bras ouverts cet infatigable militant de la paix de l’espoir et de tolérance, ce mendiant de l’amour, ce pèlerin du métissage qui se bat depuis plus d’un demi-siècle contre toutes les violences, toutes les frontières et tous les racismes.
« Bonsoir Avignon ! On n’oublie pas ses premières tournées, ses premiers concerts, quand on débute, qu’on est jeune, que personne ne nous connaît. Et moi, je n’oublierai jamais la Cité des Papes. Ce soir, avec vous, ça va être la fête ».
Avec 3 guitaristes, dont son fils Jean-Claude Macias, un batteur, un percussionniste, un violoniste et un chef d’orchestre aux claviers, Enrico Macias entame son concert avec « J’ai quitté mon pays », j’ai quitté ma maison. Ode des Pieds-Noirs, contraints à l’exil et composée en 1961 sur le bateau qui l’amène d’Alger à Marseille.
Il enchaîne avec nostalgie « La France, de mon enfance », celle où il est né, de l’autre côté de la Méditerranée, à Constantine il y a 86 ans. Puis avec un autre tube sur le même registre de l’émotion : « Les gens du Nord » : « Ont dans le coeur le soleil qu’ils n’ont pas dehors … et si les maisons sont alignées, c’est par souci d’égalité ».
« Quel accueil, vous êtes formidables! » lance-t-il aux spectateurs sous le charme qui reprennent en choeur toutes ses chansons : « Noël à Jérusalem », « Solenzara » en corse, « El porompompero », « »Les filles de mon pays », « L’oriental », « Juif espagnol », « Mon coeur d’attache », « Suzie » (la mère de ses deux enfants et complice de sa vie pendant 45 ans).
Pendant près de deux heures, avec une énergie folle, une virtuosité intacte à la guitare, Enrico Macias a fait vibrer la Salle de Confluence. Il a même esquissé quelques pas de danse devant un public acquis à 200%, souvent debout, qui l’a applaudi à tout rompre.
Désigné « Chanteur de la Paix » en 1980 par le Secrétaire Général des Nations-Unies, Kurt Wldheim, « Ambassadeur itinérant pour la Paix et la Défense des Enfants » par Kofi Annan en 1997, l’auteur de « Malheur à celui qui blesse un enfant » a conclu son concert, seul sur scène, sans micro ni musiciens, en chantant a capella « Enfants de tous pays ». Un moment suspendu avant un dernier déferlement d’applaudissements et une standing ovation. Salut l’artiste! Bravo Enrico!