On nous avait annoncé une édition exceptionnelle pour ce 38ᵉ Gala des Crinières d’Or avec 100% de création : promesse tenue !
Hormis le Maître de Cérémonie, Calixte de Nigremont, qui œuvre depuis 1998 pour présenter les Crinières d’Or, et qui lui ne se renouvelle pas… et c’est très bien ! Son talent de flagorneur fait toujours mouche envers tout quidam qui essaie de s’installer discrètement sur les gradins ou dans les loges officielles, son acuité visuelle règle le tempo du spectacle entre contre-temps ou incidents minimes, ses bons mots et son art de discoureur amorcent l’attente jouissive que nous avons, nous spectateurs à découvrir encore d’autres prouesses cavalières. La scénographie tient la route avec la technique du mapping qui permet de donner un décor hallucinant de vérité selon les époques ou les lieux traversés par ces spectacles équestres. La musique – qui n’est plus en live – donne le tempo. Le mistral est tombé ce samedi, l’attente dans la longue file en extérieur est donc supportable et bon enfant car on ne le redira jamais assez : Cheval Passion est bien le rendez-vous des passionnés du monde équestre mais c’est également une belle fête populaire qui réunit petits et grands pour deux heures de prouesses et de rêves.
Un voyage équestre à travers le temps et l’espace en huit tableaux
Nous sommes bien dans les fjords nordiques quand les Vikings découvrent au IXᵉ siècle les terres islandaises sous la protection du dieu Thor mais ce sont surtout ces magnifiques chevaux islandais avec leurs cinq allures uniques qui vont forcer notre admiration. Les chevaux de Camargue nous démontrent que le Duende (capacité à émouvoir dans le flamenco) n’a aucun secret pour eux. Nous sommes allés également en Espagne pour plonger dans l’univers polyvalent du cheval ibérique, en Amérique du Sud avec les éleveurs de bétail.
Le régiment de cavalerie de la Garde Républicaine fait son grand retour (en toute parité homme/femme) avec toute la gravité et le panache de sa fonction mais leur cavalier et dresseur Gari Zoher apporte une note de légèreté dans son solo de dressage de chevaux lusitaniens, un exercice étonnant de simplicité et de liberté.
Des dressages tout en finesse
Ce sont assurément les prestations respectives de dressage du roumain Miron Bococi puis de la cavalière Clémence Faivre dans Fuego, genre totalement différent, qui nous ont subjugués. Maîtrise, amour de l’animal, l’élégance et le naturel étaient au rendez-vous. Loin de tout esbroufe, ces artistes de renommée internationale ont instillé un souffle de liberté et d’humilité, seuls dans l’arène avec pour tout guide une approche sensible du dressage.
Pas de Crinières d’Or sans la prestation du Caval ‘Show de Benoit Soumille
Clou des Crinières ou pas, la — jeune — troupe du Caval show était de toutes les manières très attendus, comme tous les ans avec son nouveau spectacle : un feu d’artifice final avec poste hongroise (monter une paire de chevaux en se tenant debout, un pied sur la croupe de chaque cheval) à allure effrénée et voltiges audacieuses. La relève est assurée !