Autrefois fabrique de jeans puis de garance dans cette Rue des Teinturiers la bien nommée, ce lieu investi dès 1 982 par le couple Vantaggiolli entame donc sa 41ème saison 2022-23.
Avec une grande dame du théâtre, marraine du ‘Petit chien’, Judith Magre qui, à l’avant-veille de ses 96 ans, reviendra dans cette salle pour ‘Les murs’ le 18 novembre. Judith Magre, c’est une longue, très longue histoire d’amour avec Avignon puisqu’elle y joue depuis plus d’un demi-siècle! Jugez plutôt : 1962, « La guerre de Troie n’aura pas lieu » de Jean Giraudoux mise en scène par Jean Vilar dans la Cour d’Honneur du Palais des Papes, elle y reviendra en 64 pour ‘Romulus’ de Durrenmatt mis en scène par Georges Wilson, en 65 pour ‘Les Troyennes’ d’Euripide version Michel Cacoyanis, en 1970 pour ‘Le diable et le bon dieu’ de Jean-Paul Sartre. Elle jouera également en 1982 à la Chartreuse de Villeneuve lez Avignon ‘De la cave au grenier, un corps entier de songes’ dans une mise en scène de Michaël Lonsdale, en 96, retour au Festival d’Avignon avec Antoine Vitez pour ‘La Cour des comédiens’. Judith Magre sera aussi à l’affiche du Off en 1999 pour ‘Shirley’, justement au Théâtre du Petit Chien et enfin en 2020 au Théâtre du Rempart où elle lira Depardieu.
Cette saison débutera le 11 octobre, pendant ‘La semaine italienne’ avec ‘Ultima violenza’un procès fictif de la Mafia imaginé par un journaliste et dramaturge sicilien, Giuseppe Fava à partir de faits réels. Du 21 au 23 octobre, ‘Dernière histoire d’amour’, création de Gérard Vantaggiolli, une pièce qui se déroule en 1943, en pleine guerre.
Les 26 et 27 novembre, ‘Irina’, un opéra contemporain composé par Eric Breton avec une soprano Lydia Mayo qui interprétera 8 personnages. Le 11 décembre ‘Ainsi de nous’, adapté d’un livre de réflexions de Jean-Louis Barrault qui concevait le théâtre comme art total, la mise en scène sera signée de Valentina Venezia. En janvier, dans le cadre de Fest’hiver : ‘Lampedusa way’ de Lina Prosa, un drame sur l’attente et l’espoir d’un autre monde, moins hostile, pour des milliers de migrants clandestins.
Les 4 et 5 mars, place à Serge ‘Gainsbourg confidentiel’, celui des années 60, à l’époque des cabarets de la Rive gauche à Paris comme Milord l’Arsouille, quand il avait du mal à se faire un nom, avant de faire chanter France Gall, Brigitte Bardot, Jane Birkin ou Catherine Deneuve. Un spectacle entre théâtre et concert mis en scène par David Fabre sur les débuts difficiles d’une des plus créatifs auteurs-compositeurs-interprètes du XXe siècle, Gainsbourg.
Le 18 mars, un concert de musiques persanes actuelles avec un trio de jeunes musiciennes ‘L’Ensemble Chakâm’. Du 24 au 26, 26e Festival Escales voyageuses, des films d’explorateurs et d’aventuriers du bout du monde. En avril, à une date bientôt précisée, Hommage à Jean-Claude Idée, créateur des Universités Populaires du Théâtre à Bruxelles qui vient de nous quitter au début du mois et qui disait que « Le théâtre doit être un forum de réflexion, un miroir éveillé de notre société, une tribune éclectique, un lieu de rencontre où l’on lutte contre l’amnésie, la cécité, l’indifférence et l’intolérance ». Enfin les 15 et 16 avril, retour sur la scène du Chien qui Fume de notre confrère de La Provence, Bernard Sorbier. Après ‘Les mots dans mon vin’, ‘Je suis une truffe’ et ‘Le dernier paysan et les coquelicots’ il présentera sa digression poétique autour de l’olivier. ‘Les lettres de mon moulin à l’huile d’olive’ dans une mise en scène complice de son ami Gérard Vantaggiolli, une ode à l’amour, à l’amitié, au partage, accompagnée Bruno Huet, longtemps compagnon de Raoul Petite, Pierre Vassiliu et Jacques Higelin qui jouera tour à tour de l’harmonica, du saxophone ou de la clarinette, des sons bucoliques pour ce ‘Troubadour du Ventoux’ qu’est Bernard Sorbier.
Contact : www.chienquifume.com – 04 84 51 07 48
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