Dès le parking, où on a du mal à trouver une place, les plaques d’immatriculation ne mentent pas : Savoie, Hérault, Drôme, Corse, Bouches-du-Rhône, Var, Alpes-Maritimes, Gard, voire Gironde, ils sont venus, ils sont tous là ! Surtout les Arlésiens et les Camarguais, mais aussi les Vauclusiens pour passer un bon moment avec ces magnifiques musiciens qui apprivoisent l’âme gitane.
« Bonsoir Avignon ! Nous sommes ravis de venir ici en voisins d’Arles. Quelle belle salle ! », lance Chico, le seul vêtu d’une chemise blanche quand ses neuf autres compagnons, guitaristes, percussionniste, batteur, claviers et violoniste sont en noir. « On va passer une soirée placée sous le signe de l’amitié et de la fraternité », avant de donner le la avec Bella Ciao, le chant de révolte italien repris en chœur par le public qui fera de même toute la soirée avec les tubes des Gypsies.
Tour à tour, Bamboleo, Pourvu qu’elle m’aime (de Félix Gray), Libertango (de Pizzola), La foule (de Piaf) sont enchaînés, avec notamment un violoniste bondissant sur scène, façon Nemanja Radulovic, mais sans katogan ni pompes Doc Martens, prénommé Jean-Philippe et surnommé ‘Mister Pee Wee’ par Chico.
En alternance, quelques instrumentaux, dont un Granados et un Bäch chromatiques mais survitaminés avec des guitaristes hors pair comme Rosendo Gomez qui fait chavirer les spectateurs. Dernier medley avec On va s’aimer, Comme d’habitude, Djobi Djoba et Volare pour finir en beauté une soirée qui fait oublier la morosité ambiante avec des applaudissements à tout rompre.
« C’était super ! », dira un papy sous le charme, à la sortie, « Ah quel moment ! », soulignera une jeune femme, « Ça nous change, ça fait plaisir. » Et en retournant vers leur voiture, certains, à 22h30, chantaient encore Volare à tue-tête.
Une parenthèse de partage, de communion avec Chico & les Gypsies à Avignon. Si vous les avez ratés et si vous voulez, vous aussi, passer un moment léger, doux, insouciant, ils reviennent dans le Vaucluse, à l’Isle-sur-la Sorgue le 20 décembre à Notre-Dame des Anges. Entre le cadre et l’acoustique du lieu, nul ne doute qu’une dimension spirituelle transcendera le concert, avec ces apôtres de la tolérance et de la bienveillance, à quelques jours de Noël.