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77e Festival d’Avignon, la complexité du monde selon Tiago Rodrigues

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Présentation de la 77e édition du Festival d’Avignon : la complexité du monde mise joyeusement en scène par Tiago Rodrigues. « Bonjour je m’appelle Tiago Rodrigues, je travaille au Festival d’Avignon et je viens aujourd’hui partager la programmation mais surtout les promesses des artistes, concoctées tout au long de l’année.« 

En novembre 2022, il était déjà venu se présenter dans cette grande salle de la FabricA devant un public nombreux et avide de faire la connaissance du nouveau directeur d’un des « plus grands et beaux festivals au monde ». Il avait esquissé alors les grandes lignes de son projet : rendre facile d’accès la complexité du monde et pourquoi pas, d’une manière joyeuse, rendre les artistes complices et non associés – Gwenaël Morin auteur invité et accompagné pendant quatre ans -, créer un festival de poche toute l’année, ne pas inviter un pays mais une langue, mettre au repos ses propres créations –  « je suis au service des angoisses collectives et non pas de mes inquiétudes individuelles. TR », plus de représentations, plus de places, des facilités de billetterie, de nouveaux rendez-vous, de nouveaux lieux, de nouveaux dispositifs.

A la manière de Jean Vilar en 1947 «Avignon réunira et Avignon donc existera» Tiago Rodrigues nous convie à de joyeuses réunions
Réunions des artistes et du public, du complexe et de la facilité, de la langue qui relie, des mots qui se rencontrent sur scène ou dans la rue, des arts qui dialoguent, de la diversité qui démocratise, des lieux qui se transforment.

Nous y sommes, les promesses se tiennent, la partition se joue 
Pour les 44 propositions par plus de 50 artistes, 33 ne sont encore que des promesses car les créations sont en gestation. 55% des spectacles sont portés par des femmes. Des spectacles seront joués plus longtemps, la jauge totale est augmentée de 12 000 places, la billetterie étant déjà ouverte. La carrière de Boulbon est rouverte et ce pour 4 ans, le Café des Idées au Cloître Saint-Louis sera le grand carrefour des rencontres.

Le fil rouge est une langue invitée, l’anglais, avec entre autres l’artiste anglais Tim Crouch qui viendra pour la première fois en France présenter 2 pièces. Mais l’anglais c’est aussi toute une déclinaison autour de la langue et de la culture anglaise portée par des artistes de tous pays et de toutes disciplines : Pauline Bayle inspirée par Virginia Woolf, restitution du débat contradictoire entre deux intellectuels de Cambridge autour de la question noire et du rêve américain avec « Baldwin and Buckley at Cambridge », Le Royal Court Théâtre de Londres, lieu mythique d’écriture théâtrale, propose trois monologues d’Alistair Mc Donald joués par Kate O’Flynn.

Groove spectacle d’ouverture

On marchera dans ce festival, en traversant des frontières réelles ou artistiques
Le coup d’envoi sera donné le 5 juillet, G.r.o.o.v.e, pour une déambulation qui poussera grand les portes de l’Opéra Grand Avignon avec Bintou Dembelé, chorégraphe de l’opéra ballet Les Indes Galantes en 2019. Le village de Pujaut, à une dizaine de kilomètres d’Avignon, accueillera en fin de journée des rencontres champêtres et pédestres « Paysages partagés». Caroline Barneaud et Stefan Kaegi et plusieurs artistes européens nous invitent à partager leur vision du paysage à travers 7 propositions artistiques mêlant sculpture musicale, pique-nique détourné et audio-tour chorégraphique. Pour les lève-tôt, dès 6 heures du matin, la metteuse en scène Clara Hédouin nous propose une traversée sensible de «Que ma joie demeure » de Jean Giono.

Toujours trois spectacles proposés dans la Cour d’Honneur : du théâtre , de la danse et une soirée unique.
La Cour d’Honneur sera transformée le temps de 9 représentations en Centre social, décor pour un poème de solidarité humaine avec l’adaptation du film de Frederick Wiseman « Welfare » par Julie Deliquet. «The Roméo» du chorégraphe et danseur nord-américain nous proposera une danse universelle délivrée des tragédies individuelles pour une ode à la liberté. Avec «By Heart», le directeur du Festival d’Avignon Tiago Rodrigues relève finalement le défi d’un happening poétique pour la soirée de clôture de ce 77e festival.

La légendaire chorégraphe belge Anne Teresa De Keersmaeker est de retour avec deux pièces
Sa dernière création «Création 2023» pour 12 danseurs nous ouvre le chemin à une «Walking songs», une danse qui marche au son du bluesman Robert Johnson. «En attendant», créé en 2010 au Cloître des Célestins sera rejoué dans ce même lieu, à la même heure – 20h15 coucher de soleil- avec les polyphonies de l’Ars Subtilior. Cette volonté de rejouer des spectacles passés à l’identique sera proposé chaque année pour renforcer la transmission et la mémoire.

Retour aux carrières de Boulbon délaissées depuis 2016
Avec «Le Jardin des Délices» Philippe Quesne, habitué du festival (Mélancolie des Dragons en 2008, Big Band en 2010, Swamp Club 2013) créé à partir de l’œuvre éponyme de Jérôme Bosh son propre bestiaire, fable écologique dans ce lieu singulier que sont Les Carrières de Boulbon.

Toujours un spectacle en itinérance dans communes, centres sociaux et salles des fêtes
Avec une farce drôle et explosive «L’addition» de l’anglais, Tim Etchells parlera de ceux qui servent et ceux qui sont servis. Le duo de performeurs Bertrand Lesca et Nasi Voutsas sillonnera 14 communes. A noter qu’à partir de 2023, le spectacle itinérant du Festival d’Avignon sera une production du Festival se voulant théâtre de poche et théâtre de proximité toute l’année.

La Fabrica

Des spectacles qui nécessitent un temps plus long
On aime à Avignon vivre quelquefois des expériences extrêmes. Au delà de la performance, la longueur est ici au service de grands questionnements. Julien Gosselin l’avait expérimenté avec son adaptation de onze heures «2666» en 2016. Il revient cette année avec le projet «Extinction» moins long quoiqu’autant ambitieux : nous plonger dans l’effervescence artistique et intellectuelle de la Vienne de 1900 pour mieux nous parler ensuite de l’apocalypse d’hier et d’aujourd’hui. Le polonais Krystian Lupa s’essaiera également dans «Les émigrants» avec une troupe francophone à questionner notre humanité. Dans la continuité de ce questionnement, l’autrice et metteuse en scène Patricia Allio donnera la parole à tous ceux qui veulent œuvrer à une éthique de l’hospitalité et résister avec Dispak Dispac’h.

En partenariat avec le Printemps de Bourges, trois spectacles revisiteront les musiques cultes de langue anglaise des années 1972……Lou Reed, Bowie et Neil Young au programme
La jeune chanteuse française Silly Boy brodera autour des onze titres de l’album Transformer de Lou Reed sorti en 1972 dans la cour du lycée Saint-Joseph. Les cinq musiciens de La Maison Tellier renforcent leur proposition avec un chœur de 7 chanteurs autour de Harvest de Neil Young. Le chef d’œuvre de David Bowie Ziggy Stardust prendra des allures futuristes avec Léonie Pernet aux synthétiseurs. Attention soirées uniques pour chacun de ces concerts.

Portraits de femmes puissantes
A travers Alice l’australienne dans «Les Confessions» d’Alexander Zeldin, les femmes noires de Rébecca Chaillon dans «Carte noire nommée Désir», la voix indispensable de l’esclave amérindienne Marguerite Duplessis restaurée par la canadienne Emilie Monnet, la pièce chorale et chorégraphique de Mathilde Monnier «Black Lights» inspirée de la série H24 sur les violences faites aux femmes, sans oublier la conférence-performance de la brésilienne Carolina Bianchi sur ce même thème insupportable avec «A Noiva e o Boa Noite Cinderela», la youtubeuse Angela passée au crible de l’allemande Susan Kennedy et de Markus Selg dans Angela (a strange loop), la tragédie d’Antigone réactivée par le belge Milo Rau dans «Antigone in the Amazon»

Les Vive le sujet ! Tentatives
Le traditionnel Vive le sujet suivi désormais de «Tentatives» renforce l’idée de l’expérimentation à travers 4 séries de formes courtes pluridisciplinaires où le principe est de donner carte blanche à un artiste. 8 artistes investiront le Jardin de la Vierge durant le festival à 10h30 et à 18h. L’expérimentation sera prolongée en pensée dans le Café des Idées.

Réaffirmer un festival populaire cher à Vilar avec le projet «Première fois»
Pour cette première fois, il s’agira d’accompagner pas moins de 5 000 jeunes de 13 à 18 ans : logés, nourris, conseillés, invités venus de la France entière afin qu’ils se sentent accueillis et faire en sorte qu’il y ait….une deuxième fois.

Côté pratique
Programme définitif en juin notamment pour les Territoires cinématographiques d’Utopia, les Fictions de France Culture, les expositions, les lectures, les débats etc….

Une politique tarifaire attractive : on peut multiplier les commandes et conserver le tarif réduit tout au long du festival grâce à la carte festival ou la carte 3 clés. Après avoir acheté la carte lors de la 1ère commande, si on ne trouve pas de billets pour certains spectacles, on peut revenir régulièrement sur le site, et bénéficier du tarif réduit au fur et à mesure des achats.

Les infos pratiques
Carte Festival. 25€. Demandeur d’emploi. 1€. Professionnel du spectacle vivant. 20€. Carte 3 Clés. 1€ réservée au moins de 25 ans, aux étudiants et aux bénéficiaires des minima sociaux. Festival d’Avignon du 5 au 25 juillet 2023. A partir du 15 avril. Prévente Fnac. 04 90 14 14 14 et festival-avignon.com. A partir du 29 avril. Guichet Cloître Saint-Louis. Du 1er au 25 juillet, tous les jours de 10h à 19h. 04 90 14 14 14 et au guichet du cloître Saint-Louis. 20 rue du Portail Boquier. Avignon. Tout le programme ici.

La cour d’honneur DR
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