Walter Deliperi est un photographe bien connu des avignonnais. Il travaille, en autres, pour des marques comme Mireille en Provence, Verre et transparence plancher et BES sécurité pour ses bornes escamotables. Il a quitté l’intramuros d’Avignon pour gagner un somptueux studio, 200 rue Vendôme au Pontet où ses lumières se déploient sous une charpente en bois, telle une exceptionnelle forêt.
Sur ce plateau dévolu à la création de l’image foisonne les idées les plus folles aux plus raffinées. Toute la vie des hommes et des femmes s’y inscrivent de la naissance à l’âge de la sagesse, dans les traits délicats d’images qui font surgir l’âme.
Et puis on tombe en arrêt
sur des prises de vues monochrome emplies du mystère des plus beaux et importants édifices d’Avignon traités en clair-obscur. Tantôt enjoués, classiques ou somptueusement dramatiques, les clichés de Walter Deliperi immortalisent comme personne les vieilles pierres semblables à de grands taiseux, plantés là à regarder l’humanité fourmiller.
Transcrire une émotion
«Mon métier consiste à créer des images qui reflètent de l’émotion. Cela demande de discuter en détail avec le client, de ce qu’il désire très précisément. Or, celui qui fait cette démarche n’a pas toujours en tête ce qu’il souhaite vraiment.
Nous reprenons, alors, tout
le sujet, la forme, la matière, l’ambiance, les dimensions de l’image à faire naître. Le but ? Que les idées avancent, que le désir d’image nous permette, ensemble, de faire aboutir un projet vraiment personnalisé. Même si ces idées peuvent muter pendant l’expérience parce que finalement, ce qui point en surface, est une réalité, une vérité à laquelle on ne s’attendait pas vraiment.
En quête de vérité
En fait, à ce moment de la photo il n’y a plus aucun filtre, car nous sommes dans l’instant présent. C’est ce qui est le plus intéressant. C’est une façon d’être acteur de son existence. Les personnes qui franchissent le seuil d’un studio de photographe possèdent une certaine sensibilité, ils sont en quête d’eux-mêmes, de ce qu’ils veulent vivre. Ils recherchent cette émotion. Alors je montre différentes œuvres, j’explique la manière dont elles ont été réalisées. Mais la vérité est que j’improvise en permanence, en utilisant des moyens et des technologies différentes pour réaliser chaque projet.
Les entreprises
La demande est différente lorsque le demandeur est une entreprise qui cherche à valoriser son image, ses produits et, pour cela, veut s’extraire des stéréotypes. Là, nous parlons d’artisanat d’art, parce que l’on est et que l’on créé dans l’art. L’objectif est de montrer la valeur du produit à travers l’image. Mon travail est alors de créer une image sur –mesure. Exactement comme l’on créé un parfum.
Qu’en est-il des ‘fausses images’ créées à partir de l’intelligence artificielle ?
C’est normal parce que nous sommes dans le siècle et la culture de l’image. Finalement une photo c’est comme une parole. Il y a de longs discours qui ne veulent rien dire, et de sobres phrases qui disent tout. J’ai toujours associé la photo à la parole. Faire de la photo c’est prendre la parole. Il y a le fait que nous soyons inondés d’images et le fait qu’il y ait des créateurs qui travaillent en profondeur. C’est un peu comme l’eau –qui nous abreuve, nous baigne- et le feu –réconfortant, réchauffant- qui nous sont si nécessaires mais qui, en même temps, peuvent être effrayants et nous détruire. Nous l’avons récemment vu avec les inondations ou les feux de forêt. Pourtant, ces énergies sont essentielles à la vie. Tout est une question d’usage. Et c’est à nous d’apprendre à les utiliser au mieux.
Ce qui me tient le plus à cœur ?
Créer cette magie d’une image attendue alors qu’au début nous ne savions pas.Evidemment, nous pourrions interpeller l’IA en lui demandant d’exécuter tel travail et puis non. Nous nous sommes dit que nous voulions vibrer, et pour cela il nous fallait être au plus près de nous-mêmes. Donc, nous nous lançons un défi et le client –qu’il soit une entreprise ou un particulier- aussi, parce que lui a engagé ses finances. Chacun doit voir ce qu’il rêvait de voir et qu’il ne savait pas qu’il allait voir.
En ce moment ?
Je prépare une expo. La mise en scène de l’histoire et les aventures et mésaventures d’un verre. J’avais cette idée en tête depuis une dizaine d’années. C’est un peu le graal en une trentaine d’allégories. Le verre que l’on boit, le verre à moitié plein ou à moitié vide, qui se brise, que l’on casse, que l’on recycle, qui renaît de ses cendres comme le phénix. L’exposition sera mise en ligne en même temps que la nouvelle version de mon site.
Les infos pratiques
Walter Deliperi. Photographe. Sélectionné lors des 16e et 18e éditions des Journées européennes des métiers d’art 2022-2024. Titre d’artisan d’art depuis 2004. 200, avenue Vendôme au Pontet. 06 18 15 42 82. contact@walter-photographe.fr & www.walter-photographe.fr