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(vidéo) L’art au secours des centres-villes

© Mathieu Blin

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L’entêtement a parfois du bon. La preuve à Cavaillon où la rue de la République qui avait perdu son lustre d’antan et nombre de ses commerçants retrouve espoir avec un projet qui pourrait bien lui donner une deuxième jeunesse et tirer l’image de la ville.

C’est la gangrène des centres villes. Les développements péri-urbains des villes ont conduits beaucoup de commerces à s’installer à la périphérie des villes. D’avantage de surfaces, des facilités pour le parking des clients ou les livraisons, des grandes enseignes comme locomotive… les raisons de cette grande migration urbaine sont multiples et compréhensibles. Ville moyenne, Cavaillon n’est pas épargnée par ce phénomène avec 4 grandes surfaces multigenres pour 26 000 habitants. Même les boulangeries, qui par essence sont des magasins de proximité, ont suivi ce mouvement. Mais, heureusement pas toutes.

© Mathieu Blin

Un pari fou et osé pour une rue presque moribonde

Alors que faire des commerces vides? Une vraie préoccupation pour les équipes municipales car il en va de l’image des villes donc aussi de leurs activités économiques. Une vraie spirale qu’il convient de stopper. Et c’est le cas dans la cité cavare où un joli projet a vu le jour. A son origine, l’installation il y a un an d’une galerie d’art par un couple de parisien Thanh et Pascal Le Luong. Un pari fou et osé pour une « artère moribonde », comme la qualifie Gérard Daudet, le maire de Cavaillon, qui ne fait pas dans la langue de bois. L’installation de cette galerie fût un premier pas décisif. En effet, Sonia Jarry (pâtissière et chocolatière) et Monique Ikrelef (artiste peintre) se sont joint au mouvement et ont sollicité la ville et l’EPF (Établissement Public Foncier) pour qu’ils mettent à disposition les locaux des commerces dont ils ont fait l’acquisition dans le cadre d’un projet de revitalisation des cœurs de ville. Les deux ont répondu favorablement et après quelques travaux de rénovation une dizaine d’artistes y ont installé boutique contre un loyer symbolique. Pour l’occasion la rue a été rebaptisée symboliquement « Passage des arts ». Même si cette initiative n’est que temporaire – le temps d’un été – nous dit-on, il n’est pas impossible que le succès aidant le passage des arts devienne une exposition permanente et un lieu de rencontres et de manifestations culturelles pérenne. Démonstration là encore que l’Art peut souvent changer bien des choses et qu’il n’y a pas forcement de fatalité au déclin.

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