22 novembre 2024 | (vidéo) Didier Raoult : « Quand 1 personne mourrait à Marseille, il y en avait plus de 5 qui décédaient à Paris»

Ecrit par Echo du Mardi le 20 mai 2020

(vidéo) Didier Raoult : « Quand 1 personne mourrait à Marseille, il y en avait plus de 5 qui décédaient à Paris»

A l’occasion de son bulletin d’information scientifique hebdomadaire, le professeur Didier Raoult a tiré ses premières conclusions, notamment sur les taux de mortalité de l’épidémie de Covid-19.

« Sur le plan de l’épidémie, on voit bien que nous sommes au bout. Il reste quelques cas sporadiques mais enfin les choses sont en train de se résoudre. Ici comme ailleurs. Le nombre de patients hospitalisés en réanimation, celui des morts et celui des cas nouveaux diminuent à peu près partout. C’est donc en train de disparaître au milieu du printemps comme cela été une possibilité non-négligeable que cela arrive. »

« La gestion de l’épidémie en Île-de-France a été moins performante que celle de Wuhan. »

Pour le directeur de l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) de Marseille, dont l’établissement a testé près de 126 500 personnes, la fin de cette pandémie permet désormais de commencer à dresser le bilan de la mortalité sur notre territoire.

« A Paris, 759 morts par million d’habitants c’est considérable. C’est plus qu’à Wuhan, où cela a commencé en Chine, pour 12 millions d’habitants. La gestion de l’épidémie en Île-de-France a été moins performante en termes de résultat que celle de Wuhan qui a pourtant pris la toute première vague et qui ne savait pas comment traiter les choses. »

« Les jeunes ne sont pas morts ici »

Au sein de l’IHU plus spécifiquement, le professeur Raoult constate qu’avec « notre protocole thérapeutique nous avons un taux de mortalité extrêmement bas.

Par ailleurs, par rapport à la Chine et l’Italie (au début), où toutes les classes d’âge ont été touchées (la moitié des personnes décédées avaient moins de 70 ans), ainsi que dans le Grand-Est et l’Île-de-France (où l’on n’a pas testé et traité systématiquement), l’Institut hospitalo-universitaire dénombre 2 morts (sur 35 patients décédés) chez les moins de 70 ans. Un bilan qui tombe à 1 mort (sur 16 décès) pour les personnes traitées dans le cadre de la bithérapie : hydroxychloroquine et azithromycine.

« On dit que l’on a traité trop de jeunes. Mais on a bien fait de les traiter car au final les jeunes ne sont pas morts ici. En revanche, la moitié des gens décédés chez nous avait plus de 80 ans. Il faut donc vraiment se poser la question de la prise en charge, le plus tôt possible, de tout le monde y compris les jeunes. Cela entraîne une différence dans la mortalité générale. »

Enfin revenant sur la comparaison entre Marseille et Paris, Didier Raoult affirme que la mortalité à Paris a été plus de 5 fois supérieure à celle de la cité phocéenne. « Cela veut dire que quand une personne décédait à Marseille, il y en avait plus de cinq qui mourraient à Paris. Et on voit que ce n’est pas parce que les gens étaient plus âgés. Ce sont les jeunes qui sont morts en Île-de-France. Il y a donc bien eu une grande différence dans la prise en charge qui doit amener à se poser des questions très sérieuses sur la gestion de l’épidémie dans cette partie de la France. »

Lieu

Nombre de morts pour 1 million d’habitants

Paris

759 morts

Île-de-France

500 morts

Grand-Est

600 morts

France

419 morts

Provence-Alpes-Côte d’Azur

168 morts

Marseille

140 morts

Source : Santé publique France

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