Resté en retrait de ses collaborateurs, dans les dernières vidéos publiées par la chaîne You tube de patron de l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) de Marseille depuis près d’un mois, le professeur Didier Raoult sort de son silence et vient de publier un nouveau point sur la pandémie de Covid-19.
« Avec l’ampleur du dépistage généralisé, on constate un changement de profil des cas. Maintenant il s’agit presque exclusivement de sujets jeunes alors que cela n’était pas du tout le cas auparavant. Il y a une baisse de la moyenne d’âge qui est considérable, mais du coup il a y une mortalité quasi-inexistante »
« Une mortalité quasi-inexistante. »
Ainsi, depuis le dernier décès enregistré au sein de l’IHU le 5 juin dernier, l’institut phocéen a diagnostiqué 470 cas pour un seul décès (d’une personne arrivée en grande détresse respiratoire et pour laquelle il n’y avait plus grand-chose à faire), soit un taux de mortalité de 0,2 %.
« La forme actuelle de la pandémie est à un niveau parmi les plus bas de toutes les infections respiratoire, poursuit l’infectiologue. Je ne suis donc pas particulièrement inquiet par cette situation. »
« En revanche, il est vrai qu’il y a des foyers que nous découvrons. Parfois liés à des contaminations par matière fécale, ce que nous n’avions pas eu l’occasion de voir jusqu’à présent. Ce qui apparaît également, c’est que beaucoup de ces jeunes ont été infectés dans des ‘bars tardifs’, transformés en boîtes de nuit, favorisant la disparition des distanciations sociales. » Preuve de ces comportements, Didier Raoult constate dans le même temps une recrudescence des maladies sexuellement transmissibles liées à ces rapprochements.
« La meilleure prévention, c’est la précocité des tests. »
S’appuyant sur les travaux d’un confrère parisien, le professeur Raoult estime que le seul moyen de prévention permettant une diminution significative de la mortalité c’est la précocité de la mise en place des tests généralisés qu’il réclamait depuis le début.
« En France on avait du retard, mais ce n’est plus la cas. Désormais on fait des centaines de milliers de tests par jour. Du coup, on détecte les gens beaucoup plus tôt et on peut mieux les prendre en charge ensuite. » Soit l’exacte opposé de ce qui a été fait au début de cette crise sanitaire : « lors de la vague d’épidémie que nous venons de connaître nous avions entre un tiers et la moitié des gens qui rentraient directement en réanimation. Cela veut dire qu’ils n’avaient pas été diagnostiqué jusqu’à la dernière minute. C’est ce qui explique une grande partie de la mortalité. »