Suspectant un cas du variant anglais du Covid-19 dès jeudi, l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) Méditerranée-infection a confirmé, par séquences, six cas à partir de samedi.
« Il y a quelque chose qui se passe, explique le professeur Didier Raoult qui pense cependant que cela ne ressemble pas à un seul responsable. »
En effet, depuis le mois de juin les Danois ont identifié un ‘mutant 4’ apparus chez les visons. Un variant qui a ensuite infecté jusqu’à deux tiers des personnels dans certains élevages aux Pays-Bas mettant en lumière les conséquences épidémiologique pour l’homme de la trop grande densité de mammifères. Les Danois ont déjà éliminé près de 15 millions de visons et un des quatre élevages français a fait également l’objet d’une campagne d’abattage. « Si j’avais un conseil à donner, cela serait d’éliminer les trois autres avant qu’il se passe la même chose », précise le scientifique phocéen qui s’interroge désormais sur le fait que les foyers initiaux en Italie soient apparus autour d’élevages de vison dans le Nord du pays.
« Je me pose la question de ce virus très étrange, qui a fait l’objet de 14 mutations d’un coup alors qu’en Europe nous n’étions plus en période épidémique. D’habitude, il y a des étapes intermédiaires. On ne se retrouve pas soudainement avec un virus qui a plein de mutation. Mon opinion, c’est qu’il y a un réservoir quelque part, dissimulé, dans lequel ce virus a continué à se multiplier. Et la meilleure explication c’est que ce mutant aussi vient des visons dont les colonies très importantes constituent un terrain favorable à une accélération des mutations. »
« Nous avons été tout de suite volontaires pour organiser la vaccination à l’IHU. »
Et la vaccination ?
« Nous avons été tout de suite volontaires pour organiser la vaccination à l’IHU qui a débuté ce lundi. Je ne fais pas partie des gens anti-vaccin mais, à titre personnel, j’estime que la vaccination ne peut pas être obligatoire et qu’elle devrait être discutée avec le médecin traitant des gens. Je ne crois pas qu’il y ait de danger à court terme. Je ne vois pas trop les risques que peuvent courir les populations qui sont la cible de ces campagnes. En revanche sur l’efficacité du vaccin on verra bien si la vaccination réalisée à partir des souches de la première épidémie sera efficace pour protéger contre la deuxième épidémie. Mais on va le savoir bientôt en observant attentivement ce qui se passe au Royaume-Uni. »