Noël est tout proche. Les rues de nos villes et de nos villages, les murs de nos maisons, les pièces où nous vivons, se sont parées de lumière et de décorations comme pour manifester notre attente que la lumière l’emporte sur la nuit encore tenace. Noël approche, et nous pensons à ceux que nous allons rejoindre, aux familles qui vont se rassembler, aux cadeaux à finaliser et à partager, à la joie d’une table festive, à la fête qui va se déployer.
Nous pensons aussi aux inquiétudes qui nous habitent et nous traversent : santé, relations, emploi, insécurité ; à la violence si présente, pas seulement au loin là où la guerre sévit mais aussi de manière bien proche, sournoise. Nous mesurons la fragilité de notre vie sociale. Pour beaucoup Noël est difficile, marqué par l’inquiétude. Comment vivre Noël à Mayotte, au Liban, en Ukraine, et en tant d’autres lieux ? Comment vivre Noël quand la maladie, l’isolement, les relations tendues, les inquiétudes de chaque jour dominent ? Il ne peut s’agir simplement de s’étourdir dans la fête. Qu’est ce qui peut éclairer notre jour ?
A Noël nous fêtons un enfant,
Il vient au sein d’une famille, il ouvre l’avenir, il offre l’Espérance. Il donne aussi l’élan et la confiance d’affronter la rudesse du quotidien.Voyez, en bien des lieux, les crèches ont également trouvé leur place, avec le génie des traditions provençales. Je suis admiratif de la patience, de l’ingéniosité, de l’attention, déployées pour les réaliser. Elles nous rappellent non seulement l’événement de Noël, mais elles nous en soulignent l’actualité. C’est au cœur de la vie des hommes que vient cet enfant. Car à Noël nous faisons mémoire de la naissance d’un enfant, à Bethléem, en Judée, il y a longtemps. Et nous savons que sa venue a provoqué un surcroît d’espérance, de confiance en l’avenir, d’ouverture à la nouveauté.
Cet enfant, les chrétiens l’accueillent
comme la présence de Dieu à notre monde, à nos vies, à chacune et chacun. Il vient renouveler la terre, la vie, ouvrir à l’Espérance. Si nous la recevons, il nous appelle à la partager. Et dans chaque geste d’attention, de proximité, de soutien, d’engagement, de relation restaurée nous éprouvons l’aujourd’hui de cette bonne nouvelle. Oui, cette annonce du prophète Isaïe est toujours actuelle : « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ; et sur les habitants du pays de l’ombre, une lumière a resplendi. » (Is 9,1).
MMH
11 Juin 2021