Chaque année, le 15 mars marque la Journée internationale de lutte contre l’islamophobie, définie comme la peur, les préjugés et la haine envers les personnes de confession musulmane et leur religion. En France, les actes islamophobes ont connu une forte hausse depuis la fin de l’année 2023, encouragés en partie par l’actualité, mais également, d’après SOS Racisme, par « la libération d’une parole raciste à la télévision et sur les réseaux sociaux. » Dans son message à l’occasion de cette journée internationale, le Secrétaire général des Nations Unies António Guterres note : « Les personnes de confession musulmane se heurtent à une discrimination institutionnelle et à d’autres barrières qui portent atteinte à leurs droits humains et à leur dignité. » Soulignant que la hausse des actes antimusulmans s’inscrit dans une tendance plus vaste de multiplication des attaques contre les minorités religieuses, particulièrement contre la communauté juive, il ajoute : « nous devons tous nous unir pour lutter contre l’intolérance, les stéréotypes et les préjugés. »
Comme le montre notre carte, basée sur les données du Pew Research Center, si l’islam existe en Europe depuis plus d’un millénaire, la population musulmane ne représente cependant qu’une faible minorité sur le continent, puisqu’elle n’était que 4,9 % de la population européenne en 2016. Seuls deux des pays étudiés (hors pays à majorité musulmane de l’ouest des Balkans) comptaient plus de 10 % de musulmans : Chypre (25,4 %) et la Bulgarie (11,1 %). En France, la part de la population de confession musulmane était alors de moins de 9 %, mais elle était bien plus basse en Europe de l’Est : les pays baltes, la Slovaquie, la Hongrie, la Pologne, la République tchèque ou encore la Roumanie avaient tous des populations musulmanes qui représentaient moins de 1 % de leur population totale.
De Valentine Fourreau pour Statista