Alors que l’été ne fait que commencer, les nappes d’eau souterraine françaises se trouvent déjà dans une situation préoccupante. Selon le suivi du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), deux tiers des niveaux des nappes phréatiques étaient sous les normales mensuelles au mois de mai 2023, dont près de 20 % à un niveau « très bas ».
Cette situation est due à une recharge des nappes insuffisante durant les mois d’hiver, la France ayant notamment battu son record de jours sans pluie en février dernier, 32 jours, battant le précédent record mesuré par Météo-France en 2020 (31 jours). Comme le montre le graphique ci-dessus, mise à part une légère amélioration constatée en janvier, autour de 70 % des niveaux des nappes phréatiques du pays sont restés inférieurs aux normales mensuelles depuis la fin de l’été 2022.
Comme le précise le BRGM dans sa note, les niveaux des nappes d’eau souterraine restent très hétérogènes selon les régions. Les nappes de l’Ouest, de la Normandie à l’Aquitaine, sont globalement mieux remplies que celles de l’Est et du Sud de la France. Les nappes allant du Dijonnais au Bas-Dauphiné ainsi que celles du Roussillon et de Provence-Côte d’Azur présentent actuellement les situations les moins favorables, avec des niveaux très bas, voire historiquement bas.
De manière générale, les prévisions du BRGM pour l’été 2023 se révèlent assez pessimistes sur une grande partie du territoire, avec un risque de sécheresse hydrogéologique considéré comme « fort » sur la majorité des nappes phréatiques de l’Hexagone.
Note : graphique et texte actualisés le 15 juin avec les données du mois de mai 2023.
Tristan Gaudiaut, Statista.