Dans une précédente chronique nous nous réjouissions que face au déferlement du numérique, l’ancienne économie ne soit pas totalement devenue obsolète. Avec l’annonce de l’arrêt de son projet de voiture autonome, Apple donne aujourd’hui un peu d’eau à notre moulin. Oui, l’ancien monde a encore de beaux restes et il peut être aussi notre futur.
N’en déplaise aux supporters invétérés de la modernité et de leurs cohortes d’applications toujours plus immersives, il y a un moment où tout cela questionne. Jusqu’à où ça va aller ? Comme si le temps technologique courrait plus vite que notre propre horloge biologique. Tous ces outils, ces écrans qui devaient être censés nous faciliter la vie nous accaparent en définitive plus qu’ils nous libèrent. Ils nous volent notre temps. Voilà pour les grandes théories déjà maintes fois exprimées ici ou ailleurs. Mais n’empêche, et revenons à notre voiture autonome. Pourquoi les géants du numérique se sont-ils engouffrés dans ce type de projet ?
Le seul endroit où nous pouvons avoir un peu la paix c’est la voiture
En 2023, les français (pour ne prendre que cet exemple) parcouraient 50 km par jour et pour la plupart en voiture. Pendant ce temps, en moyenne 50 minutes, ils ne peuvent être derrière un écran et pour cause. Imaginer tout ce temps perdu où nous pourrions regarder une série sur Netflix, commenter l’actualité sur X, poster les dernières photos de son chat sur Facebook, acheter un tournevis sur Amazon ou télécharger les dernières mises à jour nécessaires au meilleur fonctionnement de toutes ces applications. C’est bête non ? Le seul endroit où nous pouvons avoir un peu la paix c’est la voiture et on voudrait s’y glisser sous couvert d’une sécurité accrue, d’un confort nouveau… Ca sent l’arnaque à plein nez.
En fait, c’est nous qui avons besoin d’être autonome et pas la voiture !
Qu’on se le dise.
Là où elle était autorisée, elle est désormais interdite
Mais patatras, la voiture autonome ne fonctionne pas si bien que cela, surtout quand elle est confrontée à la vraie réalité de la circulation automobile. Trop d’accidents, souvent assez graves. Et je vous fais grâce des problèmes éthiques du genre si la voiture ne peut s’arrêter à temps entre la vielle dame et l’enfant que choisi la machine et qui endosse la responsabilité ? Bref, là où elle était autorisée (plusieurs villes aux USA), elle est désormais interdite. En France, quelques start-up et industriels restent mobilisés, comme l’équipementier Valéo qui propose aujourd’hui aux constructeurs automobiles des aides à la conduite toujours plus élaborées. Mais par ailleurs la firme reconnaît qu’une majorité d’automobilistes déconnectent ces applications toujours plus intrusives. En fait, c’est nous qui avons besoin d’être autonome et pas la voiture ! Qu’on se le dise.
Pour ne pas oublier cet ancien monde où les autos et les motos sentaient encore bon l’huile et l’essence vous pourrez toujours vous rendre au Avignon Motor Passion qui se tiendra du 22 au 24 mars au parc des expositions.