La France n’est pas le seul pays concerné par les pénuries d’enseignants. Un peu partout dans le monde – en Europe, mais aussi au Canada, aux États-Unis et en Australie – les écoles peinent à recruter des professeurs. Une situation qui, si elle persiste, pourrait conduire une hausse globale du nombre moyen d’élèves par classe, alors que la réduction des effectifs est souvent avancée comme une solution pouvant permettre un enseignement de meilleure qualité.
À ce sujet, les différences restent assez marquées entre les pays. Parmi les pays de l’OCDE où les enseignants travaillent avec les effectifs les plus réduits, on peut citer, entre autres, la Norvège et la Belgique, avec en moyenne autour d’une dizaine d’élèves par professeur dans l’enseignement primaire et secondaire (public et privé). À l’inverse, les classes sont plutôt chargées au Mexique. Ce pays affiche le ratio le plus élevé de l’étude, soit entre 24 et 27 élèves par personnel enseignant. En France, on compte en moyenne un professeur pour 18 élèves dans l’enseignement primaire et environ un pour 13 dans le secondaire.
S’il est avéré que le nombre d’étudiants par professeur joue un rôle sur la qualité de l’apprentissage, le bruit et la promiscuité sont autant de facteurs déterminants. Selon des recherches menées en France par l’École des hautes études en sciences sociales, la réduction des effectifs s’accompagne généralement d’une amélioration du niveau scolaire, en particulier pour les élèves issus des milieux les moins favorisés. Le taux d’encadrement ne suffit toutefois pas à lui seul à garantir la réussite scolaire. Les styles d’enseignement, les méthodes pédagogiques ainsi que des facteurs extra-scolaires rentrent également en compte.
Tristan Gaudiaut, Statista.