À l’heure actuelle, 60 pays et territoires dans le monde ont fixé des objectifs, signé des engagements ou annoncé des plans pour éliminer progressivement les voitures à essence et à diesel à partir d’une certaine date — une mesure que les climatologues qualifient d’absolument nécessaire pour pouvoir atteindre des émissions nettes de carbone nulles. La Norvège, pionnière en matière de mobilité électrique, sera la première à entamer ce mouvement : environ 80 % des nouvelles voitures vendues dans le pays sont d’ores et déjà électriques, et les ventes de voitures thermiques neuves devraient s’y arrêter l’année prochaine. Comme le souligne le groupe américain de défense de l’environnement Coltura, d’autres pays comme le Viêt Nam et l’Indonésie ont récemment annoncé des mesures similaires qui devraient entrer en vigueur en 2050.
Actuellement, c’est l’Europe qui compte le plus grand nombre de futures interdictions, puisque l’Union européenne a approuvé début 2023 une loi qui interdira la vente de voitures à moteur à essence dans ses États membres à partir de 2035. Plusieurs pays de l’Union européenne avaient alors déjà adopté l’élimination progressive des voitures à essence et fixé des délais encore plus serrés. Les Pays-Bas, la région flamande de Belgique, la Suède, la Grèce et la Slovénie envisagent tous de mettre fin à la vente de voitures à essence entre 2029 et 2031.
À l’instar de la situation dans l’UE, l’élimination progressive des voitures à essence a suscité des désaccords entre les États américains lorsque la Californie a fixé, en 2022, la date d’élimination progressive des nouvelles ventes de ces véhicules, également pour 2035. Alors que 17 États avaient précédemment lié leurs normes automobiles à celles de la Californie dans le cadre de la loi fédérale sur la qualité de l’air, seuls Washington, l’Oregon, le Massachusetts, New York et le Vermont ont suivi la décision de la Californie, tandis que le Connecticut et le Delaware s’en sont retirés à la dernière minute. Alors que les véhicules hybrides devaient également être progressivement éliminés, certains véhicules hybrides avancés dotés d’une batterie de grande capacité seront désormais autorisés dans les États dans lesquels l’interdiction va être mise en place. Au Canada, en Slovénie, à Singapour et au Japon, les véhicules hybrides devraient aussi être amenés à disparaitre du marché avec les voitures à essence.
Le Sri Lanka s’est fixé les objectifs les plus ambitieux au monde : le pays ne se contente pas de supprimer progressivement les ventes de nouvelles voitures à essence, mais prévoit également d’interdire totalement les voitures, les tuk-tuks et les motos à moteur à combustion d’ici à 2040. Récemment, le pays a déjà attiré l’attention de la communauté internationale pour avoir adopté d’autres législations radicales dont la mise en œuvre s’est avérée problématique. Pour certains petits pays qui ne disposent pas de leurs propres constructeurs automobiles ou de leurs filiales, l’élimination progressive des voitures à essence peut s’avérer être plus facile à mettre en œuvre : le Cap-Vert, qui a signé avec plusieurs autres nations du monde la déclaration de la COP26 visant à interdire la vente de nouvelles voitures à moteur à combustion d’ici à 2040, s’est fixé en interne l’objectif de réaliser cet exploit encore plus tôt, d’ici à 2035, car pour ce faire, il lui suffit d’interdire l’importation de voitures à essence.
De Valentine Fourreau pour Statista