Choisie sous la 3ème République pour commémorer la prise de la Bastille et la Révolution, la fête nationale française a lieu chaque 14 juillet depuis 1880. Date symbolique renvoyant à un événement politique ou culturel considéré comme fondateur dans l’histoire d’un pays, la fête nationale est une pratique finalement assez récente qui remonte au XIXe siècle. Auparavant, on célébrait simplement l’anniversaire du monarque sur le trône, une tradition qui perdure dans certaines monarchies actuelles, comme au Royaume-Uni (fête nationale officieuse), aux Pays-Bas et au Luxembourg.
À l’image de la France, la date établie par l’Italie et la Turquie commémore également une révolution ou plus généralement un changement de régime. Il s’agit du référendum de naissance de la République italienne pour le premier (2 juin 1946) et de la proclamation de la République turque par Mustafa Kemal pour le second (29 octobre 1923). En Serbie, la fête nationale marque quant à elle le déclenchement de la Première révolution contre la domination ottomane en 1804.
En Europe centrale, à l’est et dans les Balkans, une grande majorité de nations (dont certaines relativement jeunes) ont choisi la date de leur indépendance comme fête nationale, tandis que deux pays, l’Allemagne et la Roumanie, fêtent leur réunification ou réunion. Enfin, la fête nationale irlandaise, certainement l’une des plus connues au monde, est une fête chrétienne qui célèbre saint Patrick le 17 mars.
Comme le révèle la typologie de notre carte, les fêtes nationales portugaises et espagnoles peuvent être considérées comme de petites exceptions en Europe, n’étant pas reliées, ni à l’indépendance ou un acte fondateur de l’État (constitution, nouveau régime, réunification), ni à l’anniversaire d’un monarque ou d’une figure religieuse. En Espagne, le 12 octobre commémore la découverte du continent américain par Christophe Colomb, tandis qu’au Portugal, la fête nationale rend hommage au poète Luís Vaz de Camões.
De Claire Villiers pour Statista