En ces périodes difficiles et compliquées on se surprend à penser que c’était mieux avant. Que l’on vivait plus facilement, avec une certaine forme d’insouciance, sans peur du lendemain. Et on se prête à regretter les temps passés…
La certitude que le monde tournait mieux avant a toujours existée. Les psychologues ont une explication assez simple. Dans le présent on est plus sensible à ce qui va mal (normal on le vit) et à contrario notre mémoire privilégie toujours les bons aux mauvais souvenirs. Logique. A cela, on pourrait ajouter le côté anxiogène de nombre de médias, qui ont une très forte propension à en rajouter bien au-delà du raisonnable. Aujourd’hui, beaucoup de nos moyens d’informations (sauf l’Echo du Mardi évidemment) font du catastrophisme un vrai fonds de commerce.
Les psychologues ont également observés que ce caractère passéiste était plus répandu chez les séniors. C’est d’ailleurs peut-être à cela qu’on reconnaît les vieux restés jeunes ! Mais au fond précisent-ils aussi, tout cela pourrait aussi être vécu comme l’espérance en des jours meilleurs. Nous voilà rassurés !
On préconise également de replanter des arbres dans les villes
Mais, si le présent n’est pas pire que le passé pourquoi avons-nous cesse, aujourd’hui d’y faire référence ou de remettre au goût du jour des idées, des pratiques anciennes ?
Les exemples sont multiples. Tenez, commençons par la rentrée scolaire. De très nombreuses écoles se sont portées candidates pour le retour de la blouse. On suivra de ce point de vue l’expérimentation lancée à Châteaurenard. Du côté des collèges l’usage des téléphones portables sera interdit dans l’enceinte des établissements. Place aux vrais échanges et à la balle au prisonnier ! Au printemps 2025, les consignes des bouteilles en verre feront également leur retour dans les magasins. Enfin ! De nombreuses communes incitent les foyers, qui le peuvent, à s’équiper de composts pour leurs déchets organiques. De quoi faire sourire nos aïeux. On préconise également de replanter des arbres dans les villes. Il a fallu du temps à certains pour comprendre pourquoi « les anciens » avaient planté des platanes dans les rues de nos villes et villages de Provence !
Jamais les boulangers n’avaient compté dans leurs rangs autant d’anciens directeurs financiers ou informatiques
Prenez aussi le domaine culturel. Comment expliquer ce retour étonnant du disque vinyle dans une période où tout se dématérialise ? Pourquoi les tournées des vedettes des anciennes gloires de la chanson ou de la musique font-elles salles combles ? Et c’est pas fini, comment expliquer ce regain d’intérêt pour les métiers manuels autrefois considérés comme des voies de garage ? Jamais les boulangers n’avaient compté dans leurs rangs autant d’anciens directeurs financiers ou informatiques. On pourrait aussi parler du grand retour de la pratique du vélo, de la photo argentique, des polaroïds, des anciens jeux vidéo, ou encore du choix incroyable de Citroën de réutiliser son logo vieux de 100 ans…etc…
Bref, le passé est plus que jamais présent. S’il peut améliorer notre quotidien alors conjuguons-les. C’est sans doute la meilleure façon de conjurer un futur bien incertain …