Dans son nouveau point sur l’épidémie de coronavirus, le professeur Didier Raoult rappelle que cette maladie se comporte finalement, comme toute les autres, et qu’elle devrait s’estomper durant le courant du mois de mai. « L’avenir est toujours imprévisible », poursuit-il, même s’il donne peu de crédit à un éventuel rebond. « Par contre, personne n’est capable de dire si cela réapparaîtra l’année prochaine. »
Le patron de l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) de Marseille profite également de cette vidéo pour mettre un ‘tacle’ au Remdesivir, le très onéreux médicament* ‘miracle’ du groupe pharmaceutique américain Gilead « sur lequel la France a beaucoup misé. »
« On se rend compte que cela ne sauve pas les gens », insiste-t-il
Un retard en équipement de scanners
Selon lui au bilan, la contagiosité de la maladie n’a finalement pas été très élevée. De l’ordre de 3 %, soit bien moins qu’une grippe classique. Idem pour le taux de mortalité avec des décès qui, généralement, ont touché des gens déjà fragile. « Nous n’avons comptabilisé qu’une seul décès d’une personne de moins de 65 ans et nous n’avons pas constaté de cas grave sur les 150 enfants que nous avons eu. » Pour lui cette crise a aussi montré le retard de la France en matière d’équipement de scanner afin de remplacer les radios du thorax.
« Ce qui nous intéresse maintenant c’est les séquelles, poursuit le professeur Raoult. On sait qu’après le Sras les gens ont jusqu’à 20 % d’insuffisances respiratoires après avoir fait une pneumopathie. Là, on a découvert au scanner que 65 % des personnes que l’on disait asymptomatique avaient des lésions qui n’ont pas été diagnostiquées. C’est ça désormais la suite de l’histoire, ce n’est plus l’épidémie à infection aiguë. »
*Selon l’Institute for Clinical and Economic Review (ICER) le seuil de rentabilité de ce médicament estimé à environ 4 500 $ par traitement. Dans le même temps, la boîte de Plaquénil était vendue en France aux environ de 2,20 € jusqu’à son retrait de la vente libre en pharmacie en janvier 2020.