Le prix de l’électricité est en hausse constante depuis plus de dix ans. Cependant, le phénomène s’est accéléré avec la crise énergétique qui touche l’Europe depuis l’année 2021 et la reprise économique post-pandémique. Une tendance qui s’est aggravée avec la guerre en Ukraine cette année. Les vagues de chaleur qui ont fait grimper la demande d’électricité et perturbé la production cet été, combinées à la réduction voire l’arrêt des livraisons de gaz russe vers l’UE, ont provoqué une nouvelle flambée des prix, et la plupart des pays ont enregistré des records.
Si la pénurie d’approvisionnement en énergie touche l’UE dans son ensemble, l’impact sur le prix de l’électricité n’est pas le même partout. En août 2022, c’est l’Italie qui affichait le prix le plus élevé sur le marché de gros, à plus de 543 euros par mégawattheure. Ce pays est notamment le premier importateur net d’électricité de l’UE. La France et l’Allemagne ont également connu une explosion des prix ces derniers mois, mais parvenaient à maintenir une moyenne inférieure à 500 euros par mégawattheure au mois d’août.
Comme le met en avant notre graphique, cette situation semble éloignée de celle observée sur la péninsule ibérique, où le prix de l’électricité sur le marché de gros se situait toujours en-dessous de 200 euros le mégawattheure à la même période. La Commission européenne a en effet accordé une dérogation qui permet à l’Espagne et au Portugal de plafonner les prix du gaz intervenant dans la production d’électricité.
Outre cette « exception ibérique », c’est en Suède (non incluse dans notre graphique) – où l’hydroélectricité et l’énergie nucléaire représentent une part importante de la production électrique – que la hausse a été la moins prononcée en 2022. Dans ce pays, le prix moyen de l’électricité est passé de 90 à 190 euros par mégawattheure entre janvier et août.
De Tristan Gaudiaut pour Statista