Dans le cadre du Printemps des poètes, le cinéma Utopia diffusera lors d’une séance unique le documentaire « Choubaï, parler à nouveau », ce vendredi 17 mars à 17h45. La projection sera suivie d’une session questions-réponses avec le réalisateur du film, Mykhaïlo Kroupievskyï et l’artiste et traductrice, Kseniya Kravtsova.
La poésie a rarement un destin heureux dans les régimes totalitaires… Celle de Choubaï fut interdite avant même qu’elle ne rencontre son public. Réalisé par Mykhaïlo Kroupievskyï, le film documentaire « Choubaï, parler à nouveau » plonge le spectateur dans cette période dramatique. Acteurs, écrivains, peintres, musiciens et poètes, pour ce film le réalisateur réuni celles et ceux qui ont côtoyé Choubaï pour qu’ils le racontent. Entre documentaire, fiction et pièce de théâtre, le film est composé de traces qui ont appartenu à l’artiste (icônes, livres, photos, peintures). L’acteur Serghiï Ghadan incarne à l’écran le poète avec un incontestable magnétisme. Pas-à-pas, le spectateur fait connaissance avec « Grytsko » Choubaï, ses réflexions sur la nature des choses et des êtres qui dépassent largement les frontières de sa culture et de son époque.
Le cinéma Utopia propose de découvrir ce film documentaire projeté pour la première fois en France, vendredi 17 mars à 17h45. En plus de son inscription dans le cadre du Printemps des poètes, cette diffusion s’inscrit dans le long travail effectué par Kseniya Kravtsova pour faire découvrir la poésie de Choubaï aux Français, mais également aux Ukrainiens. En effet, si les enfants de Choubaï, Solomiya et Tars, sont connus du peuple ukrainien, le poète, décédé à l’âge de 33 ans, ne l’est que très peu.
Résumé : « Figure phare de la ‘génération condamnée’ en Ukraine, Ghryghoriï Choubaï est une étoile fugace qui a éclairé l’horizon sombre de son époque. Agé d’à peine 20 ans, Choubaï arrive à Lviv à la fin des années 60. Sa poésie inspire la jeunesse et inquiète les bourgeois de la région. Il est fréquemment invité à lire ses œuvres dans les soirées, puis le couple de poètes-dissidents, Ighor et Iryna Kalynets le prennent sous leur aile. Avec ses amis, il lance alors la première autoédition du magazine littéraire et artistique ‘Skryniya’ (‘coffre’) dans lequel paraît son poème ‘Vértép’. En janvier 1972, le KGB commence une opération spéciale à l’encontre du journal. Choubaï, le couple Kalynets ainsi que d’autres représentants de l’intelligentsia ukrainienne sont arrêtés et condamnés à neuf ans d’emprisonnement. Il sera finalement relâché, mais sa vie se transforme en cauchemar. »
« Choubaï, parler à nouveau » de Mykhaïlo Kroupievskyï, séance unique le vendredi 17 mars à 17h45, à l’Utopia, 4 rue des esc. Sainte-Anne, Avignon. Durée 1h43 – VostFR.