Vladimir Poutine fête aujourd’hui les 25 ans de son arrivée au pouvoir : il est élu président de la fédération de Russie le 26 mars 2000, après avoir occupé le poste de président par intérim après la démission de son prédécesseur Boris Eltsine, lors d’une élection considérée comme la dernière élection présidentielle véritablement compétitive en Russie à ce jour. En poste depuis un quart de siècle – comme président et premier ministre – Poutine a passé au total 9 355 jours à la tête du pays au moment où nous écrivons ces lignes. Réélu l’année dernière pour un mandat de six ans (soit environ 2 190 jours), il devrait battre le record de longévité au pouvoir en Russie depuis le début du vingtième siècle, détenu par Joseph Staline (10 636 jours).
À la fin de la présidence de Dmitri Medvedev, en 2012, la loi russe avait été modifiée pour prolonger le mandat présidentiel de quatre à six ans. Une décennie plus tard, en 2021, Poutine avait signé une autre loi fixant la limite à deux mandats présidentiels (consécutifs ou non), mais sans que soient pris en compte les mandats précédents ou en cours, notamment les siens.
Liberté, corruption, démocratie : le mauvais bilan russe
Sans surprise (voir graphique ci-dessus), la Russie est mal classée en matière de transparence, de corruption ou encore de démocratie dans de nombreux indices internationaux. Les chercheurs de The Economist l’ont par exemple placée au 150e rang sur 167 dans le cadre de son indice de démocratie l’année dernière, critiquant particulièrement l’absence de diversité politique du pays, ainsi que la fréquente manipulation de ses élections. La Russie a également obtenu un score inquiétant en matière de corruption dans le plus récent rapport annuel de l’ONG Transparency International : elle se classe 154e sur 180.
La répression et la censure journalistique du régime du Kremlin sont aussi mises en évidence par son classement en matière de liberté de la presse, puisque Reporters Sans Frontière plaçait la Russie au 183e rang sur 208 l’année dernière, un score peu surprenant, car la Russie emprisonne encore régulièrement des journalistes, par exemple sous prétexte d’« espionnage ». Le gouvernement limite également l’accès à Internet et au contenu critique en ligne.
De Valentine Fourreau pour Statista