On ne reverra plus sa frêle silhouette, son regard bleu, son large sourire. Paul Jean vient de mourir dans sa maison d’Oppède à l’âge de 93 ans. Cet énarque, sous-préfet de la Nièvre quand François Mitterrand était maire de Château-Chinon, préfet des Landes en 1981, à l’époque où Henri Emmanuelli (futur président de l’Assemblée Nationale en 1992-93) était le président de l’exécutif départemental, ancien vice-président du Conseil Général de Vaucluse sous la mandature de Jacques Bérard, Paul Jean était officier de la Légion d’Honneur et chevalier de l’Ordre National du mérite.
« C’était un homme droit, intègre, un pur républicain » dit de lui le colonel Michel Grange, président de la SMLH 84 (Société des membres de la Légion d’honneur) qui rapporte l’une de ses déclarations : « Parmi les élus, il y a des gens vraiment admirables, mais il y a aussi les pires crapules ».
Infatigable malgré son grand âge, Paul Jean continuait à quadriller le Vaucluse, les contreforts du Ventoux, le Luberon, le Plateau d’Albion, à rendre visite visite aux chefs d’entreprises. Il était toujours là, pour la Fête de la Lavande à Sault en août, pour les cérémonies commémoratives du 8 mai, du 14 juillet ou du 11 novembre. Vif, subtil, dynamique, souriant, c’était un homme bon, déterminé, généreux. Père de 4 enfants (Henri, l’aîné, un instituteur devenu énarque puis préfet aujourd’hui à la retraite, qui dit de son papa « qu’il avait de l’humour et du caractère », Françoise, Michel – disparu en 1980 – et Pierre).
La cérémonie funéraire aura lieu demain mardi 29 août à 15h 30 à Sault, le village haut perché où il avait vu le jour le 21 décembre 1929, dans l’épicerie coopérative de ses parents, sur la Place du Château. Suivra l’inhumation à Oppède, dans le tombeau familial. Sur son cercueil recouvert du drapeau tricolore sera posée sa casquette de préfet honoraire.
André Borel, ami de toujours, ancien conseiller général de Vaucluse et ancien député-maire de Pertuis prononcera un discours pour rendre hommage à cet indéfectible défenseur du service public et de la République. « Je n’ai rien préparé, je parlerai avec mon cœur » dit « Dédé » Borel, « Je le connaissais depuis plus de 70 ans, d’ailleurs son beau-père, Monsieur Bascous, le père de sa femme Annie, avait été mon 1er employeur dans les années 55 à Robion.
Paul Jean était un grand serviteur de l’Etat, avant et après la décentralisation, comme préfet puis, à la retraite, en 1994, comme conseiller général. Mais je garderai de lui l’image d’un homme de la terre, simple, discret, humaniste et compétent ».