Après avoir confirmé, il y a quelques jours, la diminution constante du nombre de cas diagnostiqués et de personne hospitalisées en réanimation au sein de ses services, le professeur Didier Raoult évoque son ressenti sur le risque d’une éventuelle seconde vague épidémique.
Dans une nouvelle vidéo d’une vingtaine de minute, il explique que la courbe du Covid-19 correspond à la courbe classique des épidémies. « L’histoire du rebond c’est une fantaisie qui a été inventée après la grippe espagnole qui, elle, a commencé l’été et qui donc n’a rien à voir. »
Pour le patron de l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) de Marseille, cette épidémie s’inscrit dans le schéma habituel de la plupart des pandémies qui ont frappé l’humanité depuis la nuit des temps. Et dont toutes ont pourtant disparu malgré le fait que l’on n’avait pas alors les moyens de les contenir.
« Cela a toujours existé du temps de la variole ou bien encore de la rougeole, il y avait des épidémies, puis cela s’arrêtait, et cela revenait avant de disparaître à nouveau, sans que l’on sache trop vraiment pourquoi d’ailleurs. »
Isoler seulement les gens positifs
En projetant les modèles des épidémies déjà étudiées, le professeur Raoult estime que 97 % des cas auront eu lieu vers le 7 mai et 99 % autour du 19 mai.
« Nous serons alors dans le moment où nous pourrons faire du déconfinement et organiser seulement l’isolement des gens positifs sachant qu’il est vraisemblable qu’à cette période la transmissibilité du virus sera devenue beaucoup plus faible. »
Didier Raoult profite également de son intervention pour lancer quelques piques : « Le rebond, je ne sais pas d’où cela sort » ou bien encore « le fait qu’il faut que 70 % d’une population soit immunisé pour contrôler une maladie, c’est des chiffres entièrement virtuels ».
« En projetant les modèles des épidémies déjà étudiées 97 % des cas de Covid-19 auront eu lieu vers le 7 mai et 99 % autour du 19 mai. »
Traitement & réanimation
« Ce qui est très important dans le traitement, c’est qu’il y a plusieurs phases dans cette maladie que nous commençons à bien connaître », poursuit-il avant de rappeler que « les infections virales, c’est au début qu’il faut les traiter ».
Il revient aussi sur le rôle des médecins dans la crise : « on ne peut pas laisser les gens dans leur lit sans qu’on leur donne quelque chose jusqu’à ce qu’ils aient une insuffisance respiratoire et soient hospitalisés. C’est contraire à la médecine. On est là pour les soigner ! »
Il souligne également la qualité des services de réanimation français : « honnêtement on aurait pu avoir 30 % de morts en plus sans le formidable travail de ces équipes qui se sont trouvées dans des situations que l’on pourrait qualifier d’état de guerre ». Enfin, pour lui, le prochain défi sera de réfléchir comment détecter les fibroses de ceux que l’on croyait guéris où pas atteints.