La dernière édition du rapport annuel sur l’industrie nucléaire (World Nuclear Industry Status Report) révèle que les parcs nucléaires suisses et belges sont parmi les plus vieux du monde. Les quatre réacteurs opérationnels en Suisse, mis en service entre 1969 et 1984, affichent un âge moyen de 46 ans en 2022, tandis que les sept réacteurs situés en Belgique sont âgés de 42 ans en moyenne.
En Suisse, les électeurs ont approuvé en 2017 par référendum une loi sur l’énergie qui interdit la construction de nouvelles centrales, engageant le pays vers une sortie progressive du nucléaire. Les autorités suisses ont précisé que les réacteurs seront vraisemblablement débranchés après 50 ans (voire 60 ans) d’exploitation. En Belgique, face à la guerre en Ukraine et à la hausse du prix du gaz, le gouvernement a récemment décidé de prolonger deux des sept réacteurs nucléaires du pays jusqu’en 2035.
Les parcs nucléaires de ces deux pays sont beaucoup plus petits que celui des États-Unis ou de la France, qui restent les deux plus grands parcs nucléaires du monde, avec respectivement 92 réacteurs et 56 réacteurs. La Chine se classe troisième avec désormais 55 unités opérationnelles.
Comme le montre notre graphique, le parc nucléaire américain fait lui aussi partie des plus anciens, avec un âge moyen de près de 42 ans. Quant aux réacteurs français en fonctionnement, ils ont été mis en service entre 1979 et 2002 et sont aujourd’hui âgés de 37 ans en moyenne. À l’horizon 2050, une grande partie d’entre eux auront plus de 60 ans et auront été mis à la retraite. En vue de renouveler le parc nucléaire français, le gouvernement a annoncé en février 2022 la construction de 6 nouveaux réacteurs de nouvelle génération, avec une première mise en service prévue à l’horizon 2037.
C’est la Chine qui dispose du parc nucléaire le plus jeune, avec une moyenne d’âge des réacteurs inférieure à 10 ans.
De Tristan Gaudiaut pour Statista.