Frédéric Sicard, photographe professionnel installé depuis 3 ans à Morières-lès-Avignon, vient de recevoir, dimanche 23 avril 2023, à Vannes, le prestigieux titre de Portraitiste de France de l’année 2023, décerné par la Fédération Française des Métiers de l’Image (FFPMI). C’est la deuxième fois consécutive qu’il reçoit ce titre. Il a également reçu plusieurs autres distinctions, dont une européenne.
Ce titre est l’une des plus hautes distinctions de la photographie en France, attribué entre autres par des Meilleurs Ouvriers de France et des photographes hautement qualifiés.
Pour concourir,
Frédéric Sicard a proposé12 photos dans plusieurs catégories imposées telles que femme enceinte ; enfant de moins de 4 ans ; personne de plus de 60 ans accompagnée, groupe de quatre personnes, personne dans son environnement de travail ; ado en mouvement ; deux portraits libres ; quatre couples en extérieur en pied, de préférence lors d’un mariage.
Pourquoi ses photos séduisent ?
Les photos ont été retenues pour le travail sur la gestion de la lumière, la créativité, la composition, la gestuelle et le traitement de l’image.
Portraitiste
«Le portrait est un art difficile et exigeant, relève Frédéric. Il est nécessaire d’obtenir la confiance des personnes, de bien choisir les lumières pour les mettre en valeur et les guider dans leur gestuelle pour un portrait harmonieux et laisser émerger de l’émotion pour livrer une photo impactante. Recevoir pour la deuxième fois ce titre, l’assurance pour mes clients d’avoir à faire à un bon photographe.»
Où le trouver
Frédéric exerce comme photographe professionnel depuis 2014, 223 rue Crillon à Morières Lès Avignon. Plus d’information ici.
L’interview
Comment tout a commencé
«Je suis photographe depuis 10 ans. Avant ? J’étais informaticien dans une entreprise du bâtiment et des travaux publics. Comment suis-je devenu photographe ? Il y a 10 ans, mon entreprise a été contrainte à un plan de licenciement dont j’ai fait partie. Il me fallait faire un choix, soit me lancer dans l’informatique, soit me lancer dans autre chose.»
Quand une porte se ferme, une autre s’ouvre
«Or, je faisais beaucoup de photos en amateur et j’avais des retours très positifs de ma famille et de mes amis, du coup, j’y ai vu une opportunité à saisir. Mon épouse étant fonctionnaire, je ne prenais pas tant de risques, nous n’avions pas d’enfants, alors je me suis lancé dans l’aventure de la photographie.»
Au départ, la photo de mariage
«J’ai commencé par faire des photos de mariage, puis étudié, via des formations en photographie, la prise de vue en studio. En réalité, je me méfie des formations où l’on trouve des personnes peu scrupuleuses qui ne sont là que pour l’argent. Je choisis des pros pour leur maîtrise de la technique qui vous apportent quelque chose et vous aident à progresser. Je me suis formé avec Nath-Sakura du côté de Montpellier, pour son expertise en mode contemporaine, moderne et Claude Fougeirol, meilleur ouvrier de France, en Ardèche, pour son exceptionnel travail de la lumière. Je multiplie les expériences pour construire ma propre signature. Il n’est pas rare que mes collègues et mes clients me disent repérer ‘ma patte’.»
Assoir son statut, se former en continu, toujours progresser
«J’ai reçu un prix européen et bien d’autres, ce qui m’a permis d’assoir mon statut de photographe, en m’installant dans un studio photo en centre-ville. Pourquoi tous ces concours ? Ils m’aident à me challenger, à savoir si je suis toujours au niveau et si je peux atteindre un niveau supérieur. Je me forme deux à trois fois par an pour progresser dans la photo.»
Très peu de post-production, l’émotion avant tout
«J’aime les photos sorties du boîtier. Bien sûr je les retravaille un peu, mais sans trop de rajouts numériques. J’utilise capture one. Je travaille avec un Sony R7 IV et mon objectif préféré est le 50 mm qui me permet de faire à peu près tout comme le paysage et le portrait. L’image ultime ? Celle qui arrive à associer idéalement la technique à l’émotion. Le plus compliqué ? Je fais beaucoup de portraits donc je crains de perdre la personne au profit de la technique mais lorsque l’émotion surgit, ça fait un effet waouh.»
Un reportage de mariage au Liban
«Je suis très proche des gens, les magazines ne sont pas vraiment ma cible, à part, peut-être un peu les clichés de mode. La prise de vue qui m’a le plus marqué humainement ? Il y a quelques années, en 2016, je suis parti faire un reportage de mariage au Liban. Pendant une semaine nous avons fait le tour du pays et travaillé dans de somptueux paysages. En fait, le couple habite à Dubaï. Elle est originaire de Champagne et lui du Liban. Ils ont fait un premier mariage dans le Sud de la France -où j’étais leur photographe- et quelques jours après ils réitéraient ce mariage au Liban. Ils avaient beaucoup aimé mes photos, m’ont demandé de les accompagner. Ça n’était pas prévu mais j’ai dit oui et ce fut une expérience inoubliable.»
Maintenant ?
«Ca fait bien 5, 6 ans que je vis de mon métier. Je fais aussi beaucoup de corporate, c’est-à-dire de photos d’entreprises. J’ai travaillé plusieurs fois pour le magazine du Grand Avignon. Comment je procède ? Je dédramatise la prise de vue car lorsque l’on est derrière un appareil, on en se rend pas compte à quel point, devant, cela met la pression. C’est toujours stressant de se retrouver seul en plein milieu d’un studio avec des flashs sur vous, et qu’on ne sait pas du tout ce qui se passe. Alors, pendant la séance j’explique tout : l’utilisation de la lumière, je discute avec eux, je ne les laisse pas seuls, je ne les abandonne pas. Je suis toujours dans la bonne humeur et le sourire. Et pour ne rien oublier, moi aussi je passe devant l’objectif des collègues pour me rappeler de ce que vivent les gens lorsqu’ils sont de l’autre côté.»
Le produit d’appel ?
«Ça va être la photo d’identité, car très peu de photographes en font et beaucoup de photomaton sont refusées par l’administration. Je fais 150 à 200 photos d’identité par mois, 25 à 30 mariages par an, dans le sud, la Drôme, l’Ardèche, le Gard, le Vaucluse et le Rhône et, également, entre 10 et 15 portraits par mois. La photo de niche ? La photo sexy-glamour car nous sommes très peu à la réussir sans tomber dans le cliché, ce qui se traduit par 3 à 4 séances par an.»
De multiples récompenses
Frédéric Sicard a reçu de nombreux prix tels que le prix Portraististe de France en avril 2022 et Médaille d’or du meilleur portraitiste en 2018, décernés par la Fédération française de la photographie et des métiers de l’image 2021 ; l’European photographer de la Federation of european professional photographers ; le Wedding awards, Meilleur photographe de mariage Paca 2018, 2019, 2020, 2021, 2022 et 2023.